Face à la déferlante chinoise, l’Europe brandit la menace douanière 🔥
Ce vendredi, l’Union européenne s’apprête à franchir un pas décisif dans sa stratégie de défense commerciale. Les États membres devraient entériner l’imposition de droits de douane conséquents sur les voitures électriques en provenance de Chine. Une mesure protectionniste visant à préserver son industrie.
L’Europe divisée face à l’offensive chinoise 🚗
L’Allemagne, géant automobile européen, se trouve en première ligne de ce conflit naissant. Ses constructeurs historiques (BMW, Mercedes et le groupe Volkswagen) solidement enracinés en Chine, craignent les répercussions d’une potentielle guerre commerciale. Cette appréhension est partagée par d’autres pays comme la Hongrie et la Slovaquie.
L’Espagne, quant à elle, a opéré un revirement inattendu. Le Premier ministre Pedro Sanchez, initialement favorable aux mesures protectionnistes, a appelé à une révision de la position européenne lors d’une visite en Chine en septembre. Manœuvre pour garder de bons liens avec un partenaire commercial important ? Tactique pour attirer des investissements chinois ou simple stratégie pour se poser comme médiateur dans ce conflit et renforcer l’influence de l’Espagne dans les décisions européennes ? Difficile à dire.
Malgré ces dissensions, un bloc mené par la France, l’Italie, la Pologne et les pays baltes maintient une ligne ferme. Leur objectif : protéger les 14 millions d’emplois de la filière automobile européenne contre ce qu’ils perçoivent comme des pratiques déloyales.
Un arsenal douanier calibré ⚖️
Dans cette nouvelle contre-offensive, la Commission européenne a finement ajusté son dispositif. Les taxes supplémentaires varieront selon les constructeurs : 17 % pour BYD (qui s’implante de plus en plus sur le Vieux Continent), 7,8 % pour Tesla, 35,3 % pour SAIC et 18,8 % pour Geely (maison mère de Volvo). La coopération à l’enquête menée par la commission sera accompagnée par une taxe supplémentaire de 20,7 %, contre 35,3 % pour les groupes non-coopérants.
Ces mesures, qui s’appliqueront également aux modèles de marques non chinoises, mais fabriquées en Chine, devraient être adoptées par défaut. En effet, les divisions au sein des 27 ne permettront probablement pas d’atteindre la majorité qualifiée nécessaire ; soit 15 pays de l’Union européenne qui rassemblent 65 % de sa population totale ; pour valider un vote formel.
En réaction aux mesures protectionnistes qu’elle juge illégitimes, Pékin a déjà initié des procédures anti-dumping à l’encontre des importations de certains produits venant d’Europe : porc, produits laitiers et certains alcools.
La création de cette force de défense européenne s’explique en partie par les tensions commerciales grandissantes avec la Chine, touchant divers secteurs stratégiques comme l’éolien, le solaire et les batteries. Elle contraste avec l’approche américaine plus radicale, le président Joe Biden ayant annoncé le 14 mai une augmentation des droits de douane à 100 % sur les VE chinois, soit une augmentation de 75 %.
Alors que le dialogue se poursuit entre Valdis Dombrovskis, homme d’État letton et commissaire européen, et Wang Wentao, le ministre chinois du Commerce, l’issue de ce bras de fer économique reste encore incertaine. L’industrie automobile européenne marche sur un fil très tendu. Quoi qu’il en soit, le coup de semonce de Bruxelles marque la fin d’une époque. Celle où l’Europe pouvait se permettre de regarder passivement la Chine monter en puissance dans l’automobile.
- L’UE s’apprête à imposer jusqu’à 35 % de taxes supplémentaires sur les voitures électriques chinoises pour rétablir l’équité concurrentielle.
- L’Allemagne et d’autres pays craignent une guerre commerciale avec la Chine, tandis que la France et ses alliés maintiennent une ligne ferme.
- La Chine réplique avec des enquêtes anti-dumping ; l’avenir des relations commerciales entre les deux géants reste incertain.
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