Le secteur de l’automobile électrique en Europe ne cesse d’attirer de nouveaux acteurs, mais la réussite n’est pas garantie pour tous. Prenons l’exemple de Vinfast, un constructeur vietnamien émergent, dont les récentes péripéties illustrent bien les défis rencontrés pour s’imposer sur le marché. Après un lancement prometteur en Europe, la marque fait face à une réalité désagréable : aucune voiture n’a été enregistrée en France depuis trois mois. Ce fait souligne des difficultés pour une entreprise qui aspirait à devenir le « Tesla asiatique », mais qui semble, à ce stade, en difficulté. 🚗⚡
Les ambitions élevées de Vinfast reçoivent un coup d’arrêt. Avec des usines et des infrastructures en Asie du Sud-Est, le constructeur avait misé sur un lancement simultané dans plusieurs marchés importants, accompagné d’une vaste campagne de communication pour conquérir le public européen. Néanmoins, cette approche excessive a conduit la marque à confondre rapidité et précipitation. Les modèles phares, le VF8 (SUV familial) et le VF6 (voiture citadine), n’ont pas réussi à séduire les consommateurs.
D’après les données d’AAA Data, seulement six véhicules ont été immatriculés en France durant le premier semestre 2025 : trois VF8 vendus à des particuliers ou entreprises, ainsi que trois VF6 livrés un par mois de février à avril. Depuis, c’est le silence radio : ni le VF8 ni le VF6 n’ont enregistré la moindre immatriculation depuis le printemps.
À l’échelle européenne, le bilan est tout aussi préoccupant. Sur les six premiers mois de l’année, Vinfast n’a vendu que 84 voitures électriques tous modèles confondus. Au mois de juin, seulement un véhicule a été enregistré. Bien que Vinfast ait tenté de se démarquer avec des stratégies marketing variées telles que des collaborations avec des influenceurs et des essais pour la presse, le résultat reste le même : la marque peine à s’adapter aux attentes d’un marché mature et compétitif.
Trop vite, mal accompagné
L’échec des ventes peut être attribué à des choix stratégiques discutables. D’un côté, Vinfast s’est concentré sur le marketing du VF8 auprès d’influenceurs, délaissant la presse spécialisée. De l’autre, l’accès aux essais du VF6 n’a pas suffi pour convaincre : des défauts majeurs la gènent, alors que les consommateurs français privilégient la fiabilité et les innovations technologiques.
En outre, la transition commerciale a été chaotique, avec des fermetures de showrooms et des modifications fréquentes des canaux de distribution, qui ont semé la confusion chez les acheteurs potentiels. Bien que Vinfast ait réalisé des investissements importants pour s’implanter en Europe, les résultats ne sont pas au rendez-vous. La marque n’a jamais véritablement essayé d’adapter ses modèles aux spécificités du marché local, contrairement à certains de ses concurrents chinois qui commencent à s’imposer malgré des débuts difficiles, comme BYD.
Cette situation en France et en Europe contraste fortement avec la dynamique positive observée sur le marché vietnamien et asiatique. Dans cette région, Vinfast connaît un grand succès : plus de 72 000 voitures électriques et 114 000 deux-roues livrés au premier semestre 2025. L’expansion vers des pays tels que l’Indonésie, les Philippines et surtout l’Inde permet à la marque de réduire les pertes. 80 % de ses ventes mondiales se concentrent en Asie, où les modèles VF3 et VF5 séduisent une clientèle à la recherche d’électromobilité accessible.
- Vinfast n’a enregistré aucune immatriculation de voiture électrique en France depuis trois mois, et ses ventes européennes sont en déclin alarmant.
- Une stratégie marketing peu claire, des modèles jugés trop immature et un manque d’adaptation au marché expliquent cet échec commercial.
- La marque prospère en Asie, mais son avenir sur le vieux continent demeure incertain.
