Moteur de voiture « révolutionnaire » sans électricité ni hydrogène – innovation automobile

Plein Voiture Ammoniac

Il y a toutefois une mauvaise nouvelle : vous risquez de tomber dans les pommes lorsque vous faites le plein, vu la forte odeur de l’alternative trouvée par le constructeur.

![Plein Voiture Ammoniac](https://www.presse-citron.net/app/uploads/2024/05/plein-voiture-ammoniac.jpg)

Commençons par une évidence : dans la guerre des alternatives aux carburants fossiles pour les voitures particulières, l’électricité et les batteries ont déjà gagné tant de batailles, qu’il semble un peu vain de développer quoi que ce soit d’autre. D’autant que la technologie est sur le point de permettre des recharges encore plus rapides que ne dure le plein sur les voitures thermiques.

Il est vrai que le temps de charge représente encore une inquiétude, mais celle-ci devrait disparaître à un horizon de quelques années – soit bien moins de temps qu’il ne faudrait à une autre technologie pour s’imposer. L’hydrogène coûte trop cher financièrement et environnementalement à produire, et le réseau de distribution est encore quasiment inexistant. Le biocarburant n’est propre qu’en partie, et rogne sur les terres arables indispensables à l’alimentation humaine.

## Une « nouvelle voie » pour un avenir « plus vert » ?

L’électricité au contraire donne une meilleure maîtrise des sources d’énergie. On peut la produire de diverses manières, et travailler à rendre cette production de plus en plus vertueuse, sans demander aux automobilistes de changer encore de technologie d’ici quelques décennies. Les bornes de charge commencent déjà à former un réseau de plus en plus acceptable en termes de densité. C’est pourquoi **on peut dire que les véhicules à batterie électrique ont déjà gagné**.

Toutefois, il y a des constructeurs un peu en retard sur la question. Et ces derniers tentent des alternatives plus ou moins intéressantes. Toyota, très en pointe sur l’hybride, mais très en retard sur le tout électrique est de ceux-là. Son centre de R&D innove depuis des années pour tenter de trouver une nouvelle alternative inédite.

**Et c’est dans ce contexte que l’on découvre un moteur « révolutionnaire » sans essence, ni diesel, ni hydrogène. Le fameux moteur tourne… à l’ammoniac.** Vous avez bien lu : ce même produit chimique nauséabond et très toxique que l’on utilise parfois (à reculons) pour décaper le four, ou enlever des tâches sur les textiles.

## Energie encore plus toxique que l’essence

Fondamentalement, le nouveau moteur de Toyota est un moteur à combustion tel qu’on en trouve déjà dans ce qui représente encore l’immense majorité des voitures sur les routes. La firme veut croire que l’énergie auquel elle compte le faire tourner **réduirait de 90% l’émission de gaz à effet de serre**. Et elle présente la chose sous un jour très favorable, qui devrait faire tiquer normalement quiconque a déjà utilisé de l’ammoniaque (fortement dilué au contraire de l’énergie sur laquelle se base le moteur).

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L’ammoniac est un gaz corrosif, très irritant et, n’en déplaise aux affirmations de Toyota, également très toxique pour la santé humaine. S’exposer à une concentration de 500 ppm dans l’air pendant 30 minutes suffit à provoquer des effets irréversibles sur la santé humaine. Il aurait toutefois un **avantage : il serait possible de convertir les moteurs thermiques en circulation à ce nouveau type d’énergie**. Toutefois ce n’est qu’une partie du problème : il faudrait créer de nouvelles capacités de production et de distribution.

Et surtout accepter potentiellement une **odeur pestilentielle d’ammoniac flotter dans l’atmosphère des villes**. Et bien qu’il n’aurait que peu d’impact sur le réchauffement, il y aurait un réel souci potentiel du point de vue écotoxique.

## Risque de nouvelles dépendances

En Europe, aucun pays mis à part l’Allemagne ne produit pour l’heure de quantités significatives d’ammoniac (1,5 % de la production mondiale en 2021 selon le rapport USGS 2022).

On note d’ailleurs que le top trois des producteurs dans le monde sont la Chine (26% du total), la Russie (10,7%), et les États-Unis (10%) – ce qui montre déjà que ce type d’énergie pourrait créer immédiatement des dépendances énergétiques peu désirables. Mais il y a un dernier clou à notre avis qui rend le développement de cette énergie encore plus impensable que l’hydrogène : la méthode de production.

En effet, le composé de formule NH3 est constitué d’une unité azote (très abondant)… et de **trois unités d’hydrogène**. Qui est largement produit par électrolyse, déjà forme très efficiente de conversion d’électricité en un élément chimique. Le procédé Haber–Bosch utilisé par l’industrie est réputé par ailleurs très peu efficient.

Dès lors, les besoins en hydrogène risquent d’être énormes dans tous les cas, poussant à court terme à la construction de nouvelles unités de production électrique… le plus rapide étant hélas souvent de construire des centrales à charbon. Le fameux moteur, est le dernier d’une série d’innovations du constructeur sur ce nouveau type d’énergie.

– Toyota compte révolutionner l’avenir des voitures particulières plus propres avec un nouveau type de moteur et d’énergie.
– Le problème c’est que l’on parle d’ammoniac, dont la toxicité et le coût de production posent question.

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Gilfoyle

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