Volkswagen s’engage activement dans la conception d’une édition totalement électrique et autonome de niveau 4 de l’ID.Buzz. Des essais sont actuellement en cours à Hambourg avec ce véhicule. Avant le terme de l’année, l’entreprise allemande envisage d’offrir aux résidents de la ville la possibilité d’expérimenter ce nouveau mode de déplacement.
Des essais avec l’ID.Buzz autonome menés à Hambourg
Après de nombreuses années à tâtonner sur la question de l’automatisation de la conduite, Volkswagen a décidé d’emboîter le pas résolument. Le géant automobile allemand réalise actuellement des tests avec son ID.Buzz totalement autonome de niveau 4, dans la ville de Hambourg, la deuxième plus grande ville de l’Allemagne. Volkswagen planifie de proposer une expérience de trajets aux habitants de la ville avant la fin 2024. Cependant, un déploiement à grande échelle n’est pas prévu avant 2026.
Lors des essais, Volkswagen mentionne qu’un chauffeur reste présent dans l’ID.Buzz autonome à titre préventif. Sa mission est de s’assurer que le véhicule est opérationnel. Les premiers essais ont débuté l’année précédente. La firme de Wolfsburg a d’abord testé son ID.Buzz autonome à Munich, puis à Hambourg et à Austin (Texas), aux USA.
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Pour le moment, aucun client n’a pris place à bord d’un modèle autonome du fabriquant allemand. Le niveau 4 de l’autonomie de conduite fait référence à un système automatisé où le chauffeur ne joue aucun rôle pendant la conduite. Cependant, ces systèmes autonomes ne peuvent fonctionner que dans certaines conditions particulières et dans des aires restreintes. Ce qui diffère du niveau 5.
Carsten Intra, le PDG de Volkswagen Commercial Vehicles, a précisé que « si les résultats de ces essais sont positifs, nous mettrons le service à la disposition du grand public ». Pour effectuer ces tests, Volkswagen s’est associé à Mobileye. Le service, à terme, sera dirigé par Moia, la filiale de Volkswagen dédiée aux solutions de mobilité. Néanmoins, cela n’aura pas lieu avant 2026.
Les véhicules autonomes, pour quelles utilisations ?
Chris Yan, cadre chez Volkswagen Commercial Vehicles, a affirmé à Automotive News Europe, que « les véhicules sans conducteur peuvent aider à surmonter le déficit actuel de chauffeurs et nous offre la chance de participer au marché en pleine croissance de la livraison de biens ». Avec ses ID.Buzz autonomes, Volkswagen prévoit deux applications : les services de mobilité et de transport.
M. Yan évalue qu’à l’avenir, « les véhicules autonomes seront même capables de se déplacer aux stations de chargement et de déchargement ou même aux adresses des clients de manière autonome». Cependant, comme l’a constaté Waymo aux Etats-Unis, l’intégration des technologies de conduite autonome présente des challenges importants. En particulier d’un point de vue législatif et sociétal.
Chris Yan en est bien conscient. Il souligne que « l’initiative de tester l’ID.Buzz autonome avec des passagers est une avancée», malgré que le chemin vers une adoption généralisée « est ponctué d’obstacles». Pour mettre en place un tel service, il est impératif de pouvoir garantir la sécurité des passagers ainsi que celle des autres personnes, l’adaptabilité ou encore la rentabilité du programme.
La rentabilité comme objectif premier
Afin d’y parvenir, Volkswagen devra être capable d’inspirer confiance au public. Alors que BMW et Mercedes s’étaient initialement intéressés au sujet, ils ont finalement fait machine arrière. Aujourd’hui, Volkswagen se positionne comme leader en Europe dans ce domaine. Reste à déterminer s’il existe un réel marché et comment l’entreprise allemande compte l’exploiter de manière précise et rentable.
Créer un projet pilote pour tester de nouvelles technologies est une démarche, mais il en est une autre de faire accepter ces dernières par le grand public. « Il s’agit d’une grande entreprise dotée d’une puissance financière conséquente, mais nous ignorons combien elle est réellement disposée à investir dans cette initiative », note Pedro Pacheco, analyste chez Gartner.
Si Volkswagen devait opérer une réduction de ses dépenses, comme c’est actuellement le cas chez Tesla, certaines activités seraient réévaluées, voire laissées de côté. À ce moment-là, les technologies de conduite autonome ne seront peut-être pas en tête des priorités.