Bien que Ferrari ait récemment révélé son tout premier modèle électrique, la Ferrari Elettrica, la marque a traversé une journée particulièrement difficile sur les marchés financiers. Les investisseurs ont réagi en conséquence, considérant que les objectifs fixés pour 2030 étaient trop prudents.
Ce nouveau modèle, qui représente un moment charnière pour la maison de Maranello, est conçu pour allier puissance, plaisir de conduite et innovations technologiques, tout en restant fidèle à l’esprit de Ferrari. Cependant, cette première mondiale n’a pas été suffisante pour séduire les marchés financiers : la valeur de l’action Ferrari a connu sa plus forte baisse en près d’une décennie.
Une chute sans précédent
Le 9 octobre, l’action de Ferrari a subi une chute de plus de 15 % à Milan, tombant à 354 euros, un niveau inédit depuis 2016. Même tendance à New York où l’action a également chuté de 15 % à 407 dollars, atteignant un plus bas historique depuis l’entrée en bourse de la société en 2015. Les investisseurs ont réagi à ce qui a été perçu comme des prévisions trop conservatrices de la firme italienne pour les années à venir.
Ferrari anticipe désormais un chiffre d’affaires de 9 milliards d’euros d’ici 2030, contre près de 7,1 milliards prévus pour cette année. En ce qui concerne son objectif de rentabilité (Ebitda ajusté), celui-ci est désormais fixé à 3,6 milliards d’euros, représentant une augmentation moyenne annuelle de 6 %, bien inférieure aux 10 % établis en 2022. Cette perspective a engendré des réactions négatives sur le marché, surtout après que Ferrari ait aussi réduit ses objectifs concernant les ventes électriques, prévoyant que seulement 20 % de sa production soit entièrement électrique d’ici 2030, à l’opposé des 40 % initialement envisagés.

Les attentes des marchés face à la réalité
Les analystes estiment que la déception provient surtout du contraste entre le prestige de la marque et ses prévisions jugées modestes. «Les estimations de Ferrari sont même inférieures à notre scénario le plus pessimiste», ont relevé des experts de Citi. Cette approche excessive de précaution révèle un malaise plus large touchant le secteur automobile, en particulier en Europe. Par exemple, Volvo a récemment ajusté ses ambitions de transition vers l’électrique d’ici 2030, optant pour une stratégie plus « pragmatique ». Quant à Porsche, symbole du luxe sportif, elle a été retirée de l’indice boursier DAX en raison d’une stagnation des ventes et d’une perte de confiance des investisseurs.
Du côté de Ferrari, le PDG Benedetto Vigna essaie de calmer les inquiétudes : «Il vaut mieux promettre moins et réaliser plus», a-t-il affirmé, rappelant que la maison a souvent surpassé ses attentes. Néanmoins, les marchés semblent réclamer davantage qu’un message de prudence : ils aspirent à une réelle dynamique, plutôt qu’à des discours rassurants.
- Ferrari a lancé sa première voiture électrique, l’Elettrica, mais a vu son action chuter de plus de 15 %, marquant une méforme sans précédent depuis 2016.
- Les investisseurs reprochent à la marque ses prévisions considérées comme trop timides pour 2030, avec une diminution de la vitesse de croissance et un recul dans ses ambitions électriques.
- La situation de Ferrari reflète un climat de désillusions plus large concernant la transition électrique des constructeurs européens.
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