Divers éléments, qu’ils soient directs ou indirects, influent sur la consommation d’une voiture électrique, et par conséquent, sur son autonomie. Voici quelques conseils pratiques pour réduire ces pertes.
Lorsque le temps devient froid, plusieurs phénomènes naturalisés augmentent la consommation d’énergie d’une voiture électrique, diminuant ainsi son autonomie. Certains de ces facteurs sont inévitables et relèvent de la physique, tandis que d’autres sont sous le contrôle des conducteurs : choix des pneus, gestion du chauffage, stratégies de recharge, etc. Différents paramètres permettent de conserver l’autonomie, pour éviter qu’elle ne chute dramatiquement. Notamment, la mise en température de l’habitacle est un point névralgique ; elle consomme beaucoup d’énergie en peu de temps, même avec des systèmes de chauffage avancés comme les pompes à chaleur. La meilleure approche consiste à gérer au mieux la température à l’intérieur du véhicule pour réduire la consommation des systèmes énergivores. Il convient également de noter que les petites distances parcourues et les trajets courts aggravent la situation : nos enquêtes montrent une surconsommation d’environ 35 à 40 % durant les 20 premiers kilomètres sur un trajet à froid !
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Chauffez l’habitacle de manière réfléchie
- Choisissez bien votre stationnement
Si vous avez accès à un garage, privilégiez-le pour garer votre véhicule. Ces espaces, généralement plus tempérés, aident à maintenir une température plus agréable dans l’habitacle et à protéger les composants électriques du froid extérieur, souvent de dix degrés en plus selon nos observations. Si vous n’avez pas cette option, essayez de vous garer à l’abri des intempéries. Cherchez un emplacement sous un arbre ou contre un mur. Pour faciliter la dégel de votre pare-brise, couvrez-le avec une bâche ou stationnez votre voiture au soleil, si possible : les premiers rayons peuvent faire fondre le givre et réchauffer l’intérieur du véhicule de plusieurs degrés, évitant ainsi de solliciter intensément le système de désembuage qui consomme jusqu’à 500 W à l’arrière et plus de 7 kW à l’avant.
- Profitez de la recharge pour préchauffer
La majorité des véhicules électriques sont dotés d’une fonction de préchauffage de l’habitacle, que vous pouvez activer depuis l’écran central ou via une application mobile. Attention toutefois : si vous l’activez sans brancher le véhicule, cela impactera l’autonomie, car l’énergie nécessaire proviendra de la batterie de traction. En revanche, pour ceux qui ont une borne de recharge pour la nuit, cette option est très avantageuse car l’énergie sera tirée du réseau électrique, sans toucher à l’autonomie de la batterie. À cet égard, une utilisation pendant une heure dans des températures extérieures de 0 °C peut consommer environ 1,3 kWh.
- Maintenez le chauffage pendant la recharge rapide
Les tests montrent qu’une voiture peut perdre 5 °C à l’intérieur en 30 minutes après extinction du chauffage, ce qui correspond au temps moyen d’une recharge rapide sur autoroute. Pour éviter de tirer sur la charge au départ, maintenir le chauffage en marche pendant la recharge est une bonne stratégie. Cette méthode entraînera une surconsommation minime, tandis que la durée de charge sera à peine affectée.
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- Activez le chauffage au moment adéquat
Si votre voiture est garée dehors sans possibilité de recharge et sans accès à des sources de chaleur naturelles, munissez-vous d’un grattoir de qualité, de préférence électrique pour plus de confort. Au lieu d’activer le chauffage principal, optez pour les sièges chauffants et le volant. Leur consommation est réduite (environ 100 W chacun à leur puissance maximale) et ils chauffent directement au contact avec le corps, garantissant ainsi une efficacité optimale. Si ces options ne sont pas disponibles, essayez de patienter quelques minutes avant d’allumer le chauffage classique, afin de profiter de la chaleur corporelle des passagers pour réchauffer l’espace. Des études montrent qu’un adulte peut dégager en moyenne 100 W de chaleur, soit un gain d’environ 4 °C dans son environnement proche après 20 minutes. Ce sont des stratégies à privilégier si l’autonomie est votre priorité. Sinon, il peut être judicieux de considérer la technologie de votre véhicule et vos habitudes de recharge.
Adaptez votre conduite et votre équipement
- Vérifiez l’état de vos pneus
Que vous utilisiez des pneus d’hiver ou des modèles 4 saisons homologués, sachez que les pneus à marque PMSF présentent généralement une consommation élevée en raison de leur traction accrue. L’étiquetage européen du rendement énergétique des pneus constitue un excellent indicateur pour évaluer leur efficacité. Les pneus classés A offrent une meilleure économie d’énergie que ceux classés B, même si nous n’avons pas de chiffres exacts sur la surconsommation qu’ils entraînent. D’après nos observations, nous estimons une surconsommation d’environ 1,0 kWh/100 km entre les deux classes, entraînant la perte d’environ 20 kilomètres d’autonomie. Il est également vital de vérifier la pression des pneus : plus ils sont froids, plus leur pression diminue, augmentant ainsi la résistance au roulement et dégradant la tenue de route. Une légère augmentation de 0,2 bar à froid est sans danger et peut compenser une partie de cette perte.
- Roulez à une vitesse modérée
Lorsque les températures diminuent, la densité de l’air augmente, augmentant la résistance aérodynamique. La différence peut atteindre presque 10 % entre des températures douces et les froids de l’hiver. Cela signifie que votre véhicule exigerait davantage d’énergie pour maintenir la même vitesse. Plus vous allez vite, plus cet effet se renforce, selon les performances aérodynamiques de votre voiture. Actuellement, nous manquons de données précises sur ce phénomène. Cependant, des tests préliminaires réalisés sur une Renault 5 e-Tech à vitesse stabilisée ont révélé une surconsommation de 1,7 kWh/100 km à 130 km/h, soit 8 % de plus que par temps tempéré à 14 °C. Réduire votre vitesse à 120 km/h pourrait compenser cet impact, mais ces chiffres sont à confirmer par des mesures supplémentaires. De plus, en conduisant sur des routes dangereuses, il est toujours conseillé de réduire votre vitesse, afin de garantir votre sécurité en cas de chaussée glissante.
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- Prévoyez de recharger la veille
Une batterie à froid fonctionne moins efficacement et a tendance à offrir moins d’autonomie. Néanmoins, une fois réchauffée durant la conduite, elle pourra restituer son potentiel. C’est pourquoi, pour éviter les mauvaises surprises le matin, faites en sorte de recharger la batterie la veille. Ce faisant, vous maximiserez l’autonomie au démarrage, car une batterie rechargée à chaud profite d’une meilleure longévité. De plus, ce chargement nocturne vous octroiera une autonomie optimale pour débuter la journée. Pour rappel, lorsque vous recharchez à froid, vous risquez de rencontrer une bride de puissance, rendant le processus de recharge plus long d’une dizaine de minutes. Une fois que vous sur la route, la batterie chauffera et vous réduirez ainsi la surconsommation liée à la préparation en vue de votre première recharge. Nos tests indiquent qu’il faut en moyenne 1,7 kWh pour améliorer la température d’une batterie de 10 °C, mais ces valeurs restent des moyennes qui varient selon les véhicules.
La perte d’autonomie en hiver n’est pas une fatalité
En période hivernale, les voitures électriques rencontrent des défis particuliers. Bien qu’il soit impossible d’ignorer certains phénomènes physiques, il est toujours possible de limiter la déperdition d’autonomie en maintenant le froid à distance. Ce dernier est le principal responsable de la consommation accrue. En l’absence de précautions, la consommation peut grimper rapidement dès les premières minutes de conduite. L’autonomie affichée pourra alors donner des frissons, même en chauffant à fond. Quoi qu’il en soit, la situation s’améliore au fur et à mesure des kilomètres parcourus. Nos relevés montrent qu’à froid, on observe environ -13 % d’autonomie mixte à 0 °C par rapport à une mesure à 14 °C, soit une réduction d’environ 40 kilomètres. Une fois les températures stabilisées, cet écart ne tombe qu’à -6 %, ce qui représente une perte d’une vingtaine de kilomètres. À noter que nos comparaisons se fondent sur des mesures réelles, distinctes des normes WLTP, qui manquent de prendre en compte un élément crucial : l’efficacité du système de chauffage, très variable d’une automobile à l’autre.