Le constructeur automobile italien fait désormais un pas dans l’univers de la cryptomonnaie, en se tournant vers une clientèle très particulière : les super-riches, qui n’ont plus grand-chose à acquérir. 🚗💰
En tant que symbole indiscutable de l’élitisme dans le secteur automobile, Ferrari développe son empreinte dans le domaine de la blockchain pour attirer une nouvelle génération de consommateurs fortunés. En effet, la marque vient d’annoncer la création d’un nouvel actif numérique, nommé Token Ferrari 499P, spécialement conçu pour ses passionnés à la fortune bien remplie. Ce nom fait référence à la Ferrari 499P, qui a remporté à trois reprises la légendaire course des 24 Heures du Mans.
En partenariat avec la société fintech italienne Conio, Ferrari a élaboré un univers fermé : l’Hyperclub, un club exclusif réservé à cent membres sélectionnés avec soin. Cette initiative vise à séduire les jeunes investisseurs du secteur technologique, ainsi que les entrepreneurs et traders ayant fait fortune dans les cryptomonnaies, qui possèdent généralement des garages abritant des McLaren, des Bugatti, ou d’épaisses portefeuilles en DeFi. Le marché des cryptomonnaies est en plein essor, avec le Bitcoin ayant doublé sa valeur en seulement un an (atteignant 123 000 dollars en juillet, contre environ 90 000 dollars plus tôt), et les marques de luxe telles que Ferrari ont bien compris que la blockchain est maintenant un symbole de prestige.
Le Ferrari 499P : un token quasi impossible à échanger
À la différence de nombreux projets de cryptomonnaie qui misent sur la spéculation et la liquidité, le Token Ferrari 499P n’est pas conçu pour être échangé sur le marché. Il ne s’agit pas d’un actif à vendre, mais plutôt d’une clé d’accès, un sésame numérique permettant d’intégrer l’Hyperclub. Au sein de cette sphère, les membres peuvent participer à des enchères privées consacrées à la légendaire 499P ou échanger entre eux des avantages exclusifs liés à l’univers Ferrari.
La rareté de cet actif découle donc davantage de son statut que de sa fonction sur la blockchain : un véritable entre-soi crypto-technologique, où l’appartenance au club a plus de valeur que le token lui-même.
Cette incursion dans la blockchain s’inscrit dans une stratégie entamée par Ferrari en 2023, lorsqu’elle a commencé à accepter les paiements en Bitcoin et Ethereum pour ses modèles. Pas étonnant, donc, qu’un constructeur souhaite dialoguer dans le même langage que certains de ses clients, qui ont bâti leur fortune dans le secteur technologique et les cryptomonnaies. Leur patrimoine est déjà varié sur la blockchain (œuvres d’art, biens de luxe, montres suisses tokenisées), alors pourquoi ne pas faire de même avec un actif Ferrari ?
Il convient également de faire le parallèle avec le lancement récent de la première Ferrari 100 % électrique, la Ferrari Elettrica, qui montre clairement que la marque, en se tournant vers la cryptomonnaie et l’électrique, cible la même génération d’acheteurs. Ces derniers, jeunes et fortunés, sont plus attachés à l’innovation qu’à la tradition. Dans leur esprit, posséder un actif numérique portant le logo du cheval cabré cache une valeur symbolique presque aussi élevée que garer une 812 Competizione dans un garage privé à Monte-Carlo.
À long terme, comme l’indique Enrico Galliera, directeur marketing et commercial du groupe, l’objectif est de « raffermir le sentiment d’appartenance parmi les clients les plus fidèles ». En réalité, la marque ne s’intéresse pas uniquement à la blockchain comme technologie, mais l’envisage surtout comme un moyen de créer une identité et de favoriser la reconnaissance sociale. D’autres marques (comme Starbucks ou FTX) cherchent à rendre le Web3 accessible ; au contraire, Ferrari en fait un passeport de luxe, réservé uniquement à ceux qui sont déjà de l’autre côté de la frontière de l’élite.
- Ferrari lance un jeton numérique exclusif lié à la 499P, offrant un accès privilégié à un cercle restreint de clients sélectionnés.
- Ce projet s’inscrit dans une stratégie visant à attirer les nouveaux riches de la tech et de la crypto, plus intéressés par le symbole que par le produit lui-même.
- Au lieu de rendre la blockchain accessible, Ferrari l’utilise pour affirmer son image de marque et renforcer l’exclusivité de son univers.
