Arthur, un ingénieur travaillant dans le nord de la France, se réjouit de ne plus avoir à s’arrêter à la pompe pour faire le plein de diesel pour sa voiture de fonction, ce qui lui faisait perdre près d’une demi-heure tous les dix jours.
Une offre électrique encore limitée
Arthur utilise une Peugeot e-2008 pour ses déplacements entre son domicile et son travail : « En semaine, je fais environ 50 km par jour. Dans notre entreprise, avoir une voiture de fonction est un bonus. Avec mon véhicule électrique, le programme Move by Ayvens me permet aussi de prendre le train pour les vacances et de louer un véhicule une fois sur place ».
Cette solution lui convient parfaitement : « Avec de jeunes enfants, je préfère éviter de passer trop de temps sur la route. Mon plus long trajet avec la e-2008 a été de 150 km. C’est du quotidien pour moi, comme avec mes précédentes voitures à essence. Pour les trajets plus longs, je privilégie le train, notamment pour aller à Nantes, Lyon ou Paris ».
Sa société n’offre pas une large sélection de voitures électriques : « Je me rappelle qu’il y avait aussi des Peugeot e-208 et des Jeep Avenger. Malheureusement, le choix est restreint, surtout comparé aux modèles thermiques. En plus, le choix dépendait du grade. Il faut avouer qu’il n’y a pas vraiment d’avantages à choisir un VE. J’ai eu ma e-2008 en août 2024, et elle affiche actuellement environ 10 000 km. Avant cela, je conduisais une Peugeot 308 break diesel ».
Perte de temps à la station-service
Arthur a fait le choix de passer à l’électrique précisément pour des raisons environnementales : « Je voulais absolument réduire mon empreinte carbone. Opter pour un VE dans le cadre de ma voiture de fonction m’a semblé judicieux puisque nous les changeons tous les trois ans, ce qui me permet de tester si l’électrique répond à mes besoins sans prendre trop de risques. Si j’avais dû acheter une voiture personnelle, j’aurais probablement mis plus de temps à me décider ».
Avant, il utilisait une carte TotalEnergies pour faire le plein : « Je devais faire le plein tous les dix jours environ. Comme il n’y avait pas de station TotalEnergies sur mon trajet habituel, je devais faire un détour. Cela me coûtait près de trente minutes, surtout le vendredi soir. À l’époque, cela ne me dérangeait pas vraiment ».
Il est toutefois soulagé de ne plus être confronté à cette situation : « En réfléchissant à mon passage à l’électrique, j’ai vite réalisé que je n’aurais plus à subir de détours. De plus, je suis ravi de ne plus avoir à financer TotalEnergies. Je n’ai jamais eu besoin d’aller dans une station-service équipée de bornes de recharge. Je doute même que ces stations deviennent des lieux de recharge fiables ».
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Recharge sur le lieu de travail
Bien qu’Arthur ait l’opportunité de recharger son électrique facilement grâce à une prise à domicile, il préfère ne pas le faire : « Simplement, je ne recharge jamais à la maison. Le câble fourni avec ma Peugeot e-2008 est encore dans son emballage. Je branche ma voiture au travail, généralement le lundi matin et le vendredi ».
Malgré cette habitude, il sait qu’il ne dérange personne : « Il y a environ vingt bornes de 7 kW sur notre parking et elles ne sont pas souvent occupées. Nous ne sommes pas encore très nombreux à les utiliser. Je recharge également pendant mes courses ou lorsque je vais au cinéma. Offrir des points de recharge est un bon argument pour les commerces, cela ne leur coûte pas cher et peut attirer du monde ».
Son choix de ne pas recharger chez lui est simple : « Mon employeur prend en charge les frais de recharge. J’ai un badge Chargemap à cet effet. J’utilise toujours ma carte TotalEnergies, mais uniquement pour des achats de produits comme du lave-glace ou pour accéder à des parkings ».
Partager son expérience
Arthur ne manque pas l’occasion de partager son expérience de recharge : « Il m’arrive de rester à proximité de la voiture pendant la recharge. Je passe souvent le temps sur mon téléphone, par exemple sur Instagram. Je n’ai pas l’impression de perdre du temps, contrairement aux arrêts à la pompe où je suis contraint de tenir le pistolet ».
Il explique également les avantages du véhicule électrique à ses collègues : « Beaucoup pensent encore que la recharge doit se faire dans des stations. Je leur montre sur Chargemap les options de recharge qui leur permettraient de gagner du temps. Ils repartent souvent convaincus. Je leur fais remarquer que, dans 99 % des cas, ils gagneront du temps avec la recharge ».
Arthur note : « Lorsque je leur explique le fonctionnement d’un véhicule électrique, ceux qui sont réceptifs réalisent que cela pourrait transformer leurs routines ; mais ce ne sera pas pour mal. Je les encourage à essayer le VE durant les trois ans de leur prochain contrat de fonction. Dans mon entreprise, je n’ai rencontré qu’une personne insatisfaite de son choix électrique, mais c’était une exception. Elle roulait beaucoup avec une voiture qui manquait de recharge rapide, ce qui ne lui convenait pas pour ses visites de chantier ».
Transition vers l’électrique encore lente
De nombreuses personnes dans son entreprise commencent à adopter l’électrique : « Il reste encore pas mal de véhicules thermiques en attente de commande, qui seront utilisés pendant trois ans. Actuellement, environ 10 % des employés conduisent des VE, alors qu’il serait si simple de choisir parmi le catalogue. Peut-être que proposer des modèles adaptés aux besoins différents plutôt qu’en fonction du grade rendrait les choix plus motivants ».
Arthur pense que les entreprises ralentissent dans l’adoption des véhicules électriques : « Il y a des gens dans notre société qui, comme moi, savent que le VE est meilleur, mais n’y passent pas. Je pense qu’il n’y a pas assez d’incitations concernant les avantages fiscaux qu’offrent ces véhicules. L’État subventionne encore les modèles thermiques à travers les impôts. Cela suscite des débats dans notre entreprise. Pour moi, c’est une mentalité dépassée ».
Un sentiment de résistance s’est installé chez certains collègues : « Entre ceux qui utilisent un VE, nous échangons nos expériences. Nous sommes tous heureux de notre choix. Cependant, certains collègues restent opposés. Je ne cherche plus à les convaincre. Ils finiront par changer quand toute la flotte sera obligatoirement convertie, selon la loi Lom. Dans notre entreprise, les quotas ne sont pas respectés, et le catalogue actuel est trop restrictif pour être attractif ».
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« Il ne faut pas être trop gourmand »
Arthur a également su convaincre sa compagne : « Elle utilise souvent la e-2008 le week-end et envisage d’acheter une voiture électrique pour ses prochaines acquisitions. Si j’avais eu le choix total, je n’aurais pas opté pour un gros véhicule, de préférence pas un SUV. Je crois qu’il est possible de voyager avec deux jeunes enfants à bord d’une voiture relativement petite ».
Il préfère une approche réfléchie : « Je pense qu’il faut éviter d’être trop exigeant. Enfant, je voyageais en train avec mes parents, généralement avec moins de bagages qu’aujourd’hui. Lorsque ma compagne et moi aurons moins besoin de la voiture, je serai pourquoi pas intéressé par un modèle plus simple, comme une Peugeot e-208 ou une Renault 5 E-Tech ».
Son message est clair : « On doit choisir une voiture qui correspond à ses besoins. Personnellement, cela ne me dérangerait pas d’opter pour une citadine plus tard. J’estime qu’il n’est pas nécessaire qu’un responsable possède une voiture plus imposante ».
Nous remercions chaleureusement Arthur pour son accueil, sa disponibilité et son témoignage précieux.
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Réflexion de l’auteur
Adopter la recharge en temps masqué est une approche astucieuse, surtout pour ceux qui souhaitent réduire leur empreinte carbone. Pour ces personnes, le manque de bornes peut devenir un obstacle frustrant à leur projet.
Philippe SCHWOERER