Depuis quelque temps, les mastodontes de la technologie se sont découvert une passion pour le secteur automobile, plus particulièrement pour les voitures électriques et la conduite autonome. Cependant, la production d’une voiture, contrairement à celle d’un smartphone ou d’une console de jeu vidéo, ne se fait pas en un claquement de doigts. Mais où en sont-ils aujourd’hui ?
L’entrée fracassante de Tesla sur le marché automobile, dans les années 2010, a eu comme un effet révélateur pour les entreprises technologiques. Les leaders de la Silicon Valley se sont certainement demandé comment Elon Musk, cofondateur de PayPal et novice dans le secteur automobile, pouvait-il faire jeu égal avec les grands constructeurs.
Google avait déjà son propre service de taxis autonomes, Waymo, et Apple en était encore à ses premières réflexions sur le sujet. Dans la décennie qui a suivi, d’autres acteurs technologiques, venus du Japon et de la Chine, se sont lancés dans la compétition. Si certains ont échoué, d’autres ont montré une incroyable efficacité.
Avec 100 000 commandes en 48 heures, Xiaomi fait une entrée fracassante
L’exemple le plus récent et le plus impressionnant de réussite vient de l’entreprise chinoise Xiaomi. Fondée en 2010 par Lei Jun, la marque, qui est surtout connue en France pour ses smartphones et divers produits électroniques, a connu une ascension fulgurante.
Le patron de Xiaomi a déclaré en 2021 son ambition de développer une automobile propres. Deux ans plus tard, la marque dévoile la SU7, une berline électrique dont les commandes officielles ont été ouvertes en mars 2024.
En moins de trois ans, Xiaomi a donc accompli un exploit exceptionnel. Ce qui est d’autant plus impressionnant lorsque l’on sait que certains constructeurs traditionnels peuvent mettre bien plus de temps à lancer leurs propres modèles, malgré une équipe, un savoir-faire et des infrastructures existantes. Pour arriver à un tel résultat, Xiaomi a bénéficié du soutien de Nio, Xpeng et Li Auto.
Le démarrage de la SU7 a été un franc succès, avec 100 000 commandes fermes en moins de 48 heures.
Apple : un projet avorté
L’aventure dans le secteur automobile d’Apple, la célèbre marque à la pomme, s’est soldée par une déception. En 2014, les rumeurs sur le projet de l’Apple Car, une voiture autonome et électrique, apparaissent, mais ce projet va connaître un destin peu commun pour la firme.
Plusieurs dirigeants ont pris les rênes du Projet Titan, comme il a été nommé, mais l’idée de créer une véritable Apple Car a fait l’objet de nombreux désaccords internes. L’insuccès du projet, depuis 2021, s’est traduit par une rotation du personnel et des changements de plans.
Le projet a définitivement été abandonné en février dernier. Les 2 000 salariés qui travaillaient sur le développement de la voiture ont été repositionnés sur des projets liés à l’intelligence artificielle.
Huawei, développeur de quatre marques
Exclu du marché américain, le géant chinois Huawei s’est également lancé dans l’industrie automobile. Afin de concrétiser ses ambitions, Huawei a collaboré avec plusieurs constructeurs pour développer quatre marques : Avatr, Arcfox, Aito et Luxeed.
Avec Huawei, la volonté est plutôt de se positionner comme un équipementier pour voitures électriques. La société s’intéresse aussi aux infrastructures de recharge, et a annoncé la mise en place d’un réseau de 100 000 bornes en février 2024.
Avec la marque Aito, Huawei a d’ores et déjà su se faire une place sur le marché chinois des voitures électriques.
Sony fait monter le suspense
Incontournable dans le domaine de l’électronique et des jeux vidéos, le géant japonais Sony a aussi montré un vif intérêt pour le secteur de l’électromobilité. Tout a commencé en 2020, avec la présentation du concept de voiture électrique Sony Vision-S.
Mais pour faire aboutir son projet, Sony a dû obtenir le soutien d’un « vrai » constructeur automobile. Ainsi, la firme japonaise s’est associée à Honda pour « planifier, développer et vendre des voitures électriques ».
Baidu lance le JiYue 01
Baidu, souvent surnommé le « Google chinois », s’est également intéressé avec succès au développement de voitures électriques. En collaboration avec Geely, Baidu a lancé la marque JiYue, dont le premier modèle, le JiYue 01, est déjà commercialisé en Chine.
Ce SUV est doté d’une conduite autonome de niveau 4, et promet une autonomie de 720 km avec une batterie de 100 kWh. Baidu a su apporter sa touche technologique, notamment en ce qui concerne la reconnaissance vocale.
Pari réussi pour Alibaba avec un constructeur chinois historique
Alibaba, le géant chinois de l’e-commerce, a su tirer profit de l’engouement pour l’industrie des voitures électriques en Chine en lancant la marque IM Motors en collaboration avec SAIC.
Les premiers modèles produits ont rapidement rencontré le succès, et d’autres sont prévus pour 2024 et 2025.
Google mise tout sur la conduite autonome
Pionnier dans le domaine de la conduite autonome, Google a commencé par travailler sur deux projets en 2009 : des véhicules de série modifiés pour une conduite autonome et la Google car, qui deviendra par la suite Waymo.
Bref, tous ces géants de la tech ont bien compris que le logiciel allait peu à peu prendre le pas sur le matériel, et ils veulent tous jouer un rôle majeur dans cette révolution. En effet, le logiciel est devenu un élément majeur dans l’industrie automobile, particulièrement pour les voitures électriques, avec les véhicules connectés, les applications embarquées et les technologies de conduite autonome.