Le patron d’Uber exprime des réserves sur les robotaxis de Tesla 🚗💭
Envisageant la possibilité pour ses clients de rentabiliser leur Tesla en la mettant à disposition d’un service de taxis autonomes, Elon Musk risque-t-il de se heurter à un échec retentissant ? C’est l’opinion exprimée par Dara Khosrowshahi, le PDG d’Uber – un pionnier dans le domaine des services de VTC.
La société au logo vert est allée très loin en permettant à n’importe qui de gagner un peu d’argent en rejoignant UberPop, sans aucun agrément ni des tarifs particulièrement bas, ce qui a causé des tensions avec les taxis traditionnels et certains chauffeurs VTC haut de gamme.
Mettre en place un système de transport alternatif n’est pas sans difficultés
Ce service a été fermé dans plusieurs pays suite à des décisions judiciaires, parmi d’autres défis rencontrés par l’application Uber au cours de ses 15 ans d’existence qui ont profondément bouleversé le marché. Invité lors d’un podcast repris par le site Fortune (Logan Barlett Show), le PDG d’Uber a été questionné sur l’arrivée de ce type de service.
Le service de robotaxi (son nom officiel est encore inconnu) que Tesla s’apprête à présenter dépend des avancées du constructeur en matière de conduite entièrement autonome, avec une autonomie de niveau 5 où la présence d’un conducteur n’est pas nécessaire.
Cette capacité, promise depuis longtemps par Elon Musk, rencontre encore des obstacles technologiques, éthiques et réglementaires importants. Une version bêta du système est disponible dans certains pays, mais il n’atteint pour le moment qu’un niveau 4 d’autonomie (la présence d’un conducteur est requise).
En théorie, les propriétaires pourront mettre leur véhicule à disposition du réseau lorsqu’ils ne l’utilisent pas, et une partie des paiements des passagers leur sera reversée. Une opportunité de générer des revenus complémentaires de manière passive et peu contraignante.
Tesla va-t-il trop vite avec ses robotaxis ? 🤖🚖
Le service pourrait être dévoilé dès le 10 octobre, avec un lancement envisagé sur les routes courant 2025 dans certains pays (on pense initialement aux États-Unis). Un calendrier jugé irréaliste par Dara Khosrowshahi, qui exprime de manière constructive ses doutes.
Son premier point concerne l’utilisation normale des voitures par leurs propriétaires : « Il est probable que les moments où vous voudrez utiliser votre Tesla seront les mêmes moments où la demande sera maximale. Il y a des pics et des creux en termes d’offre et de demande », explique-t-il.
Il souligne également que tout le monde ne sera pas enclin à prêter sa voiture à des inconnus. Au-delà de cela, le PDG d’Uber se questionne sur la façon dont Tesla compte optimiser l’offre et la demande de véhicules, un système selon lui très complexe : « Nous avons dû apprendre à mettre en place un système qui fonctionne pour le passager et le chauffeur. Cela nous a demandé 15 ans. Cela nous a coûté des dizaines de milliards de dollars de capital », conclut-il. Les doutes subsistent donc quant à la faisabilité du service de robotaxis que Elon Musk souhaite mettre en place.