Démission du directeur général de Stellantis : Carlos Tavares quitte ses fonctions
Stellantis a annoncé la démission "avec effet immédiat" de son directeur général, une décision précipitée par une année 2024 qui s’annonce particulièrement complexe.
Les spéculations entourant le départ de Carlos Tavares circulaient depuis plusieurs mois, mais la nouvelle a été officialisée. Carlos Tavares, qui occupait ce poste depuis la création du groupe en 2021, a quitté ses fonctions "avec effet immédiat", soit 14 mois avant la fin de son mandat prévue pour fin janvier 2026. Cette décision survient moins de deux mois après un "avertissement sur résultats" qui a agi comme un véritable choc et qui a probablement contribué à sa chute. En plus de cela, des divergences stratégiques entre Carlos Tavares, le conseil d’administration et l’actionnaire principal, la holding Exor de la famille Agnelli (premier actionnaire avec 14,2 % du groupe) ont été mises en lumière. Dans un communiqué diffusé ce dimanche soir, le groupe a déclaré : « Le succès de Stellantis repose sur un alignement parfait entre les actionnaires de référence, le Conseil d’administration et le CEO. Cependant, ces dernières semaines, des points de vue différents sont apparus, entraînant ainsi la décision prise aujourd’hui par le conseil d’administration et le CEO. »
Les jours à venir devraient apporter des éclaircissements concernant les circonstances précises de la démission de Carlos Tavares, auparavant loué pour ses succès à la tête de PSA Peugeot Citroën, un groupe en grande difficulté lors de son arrivée en 2014, qu’il avait redressé avec brio, intégrant également Opel, une autre marque en péril. Ses trois premières années à la direction de Stellantis avaient été marquées par des succès notables et une rentabilité exceptionnelle pour un groupe automobile généraliste : les 14,4 % de marge réalisés en 2023 étaient dignes d’une marque de luxe, même si les méthodes de "cost-killing" qui ont permis d’atteindre ces résultats ont souvent été mal acceptées en interne.
Toutefois, le tableau a commencé à se ternir en 2024, avec des ventes particulièrement faibles aux États-Unis pour les marques Dodge, Ram et Jeep. En Europe, Fiat alterne entre résultats satisfaisants et déceptions, tandis que les marques premium telles que Maserati, Alfa Romeo et DS peinent à gagner du terrain. Le Figaro souligne que le cours de l’action Stellantis était positionné à 12,53 € récemment, soit le même niveau qu’au début de l’année 2021, ce qui représente une valeur d’entreprise inférieure à 38 milliards d’euros : « L’envolée prodigieuse de la valeur de l’entreprise, qui avait doublé, a été effacée en quelques mois. »
Dans ce contexte difficile, le directeur général se retrouvait sur un siège éjectable. Il a donc été retiré de ses fonctions de manière plus rapide et inattendue qu’il ne l’avait envisagé. La personne qui lui succédera sera connue dans les six mois à venir, ce qui témoigne de la rapidité de ce changement de direction. Ce climat instable crée une atmosphère d’incertitude sans précédent dans le secteur automobile, marqué par des licenciements et des fermetures d’usines chez Volkswagen, des craintes concernant les capacités de production de Stellantis, ainsi que des réductions d’effectifs chez des entreprises telles que Valeo, Michelin, Ford et Bosch. L’année automobile 2025 se présente comme extrêmement mouvementée, débutant avec un mois d’avance sur le départ de Carlos Tavares. 🚗💼
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