Alliance Renault-Nissan : la fin d’une ère de collaboration
Renault et Nissan, partenaires depuis près de 25 ans, poursuivent leur chemin malgré la dissolution de leur alliance. Cette séparation ne signifie pas pour autant la fin des projets communs…
Une alliance tumultueuse de 25 ans
En 1999, dans un contexte où Nissan faisait face à des difficultés, Renault lui vient en aide en devenant actionnaire majoritaire et en instaurant une nouvelle « alliance » nommée Renault-Nissan. Cette alliance, bien que qualifiée ainsi, n’était pas réellement équitable, avec une part de 43% détenue par Renault dans Nissan, contre seulement 15% pour Nissan dans Renault en 2023. Malgré cela, cette collaboration a porté ses fruits à travers divers projets, tels que la plateforme commune CMF (Common Modular Family), ainsi que leur centrale d’achat conjointe RNPO (Renault Nissan Purchasing Organization). Certains modèles ont également été partagés entre les deux marques, comme le duo Nissan Qashqai/X-Trail devenant Renault Kadjar et Renault Koleos, ou encore la Dacia Logan rebadgée en Nissan NP200 ou Platina sur les marchés émergents. En outre, les deux constructeurs ont collaboré sur des projets en Inde (Renault Pulse/Nissan Micra), en Russie (Renault Duster/Nissan Terrano), et au Brésil (Nissan Navara/Renault Alaskan), démontrant l’existence de synergies fructueuses.
Des projets maintenus malgré la fin de l’alliance
Les difficultés liées au scandale entourant l’affaire Carlos Ghosn en 2018, les déséquilibres dans les parts détenues mutuellement, ainsi que les différences culturelles entre les deux géants ont conduit à la dissolution de l’alliance en 2023. À l’avenir, Renault réduira progressivement sa participation dans Nissan de 47% à 15% pour équilibrer la balance avec Nissan. La centrale d’achat commune RNPO a également cessé ses activités. Les deux groupes conserveront des participations croisées, mais leurs projets communs se limiteront à des initiatives très spécifiques sur certains marchés. Nissan deviendra ainsi un partenaire parmi d’autres pour Renault, aux côtés de Mercedes-Benz dans les utilitaires, Mitsubishi dans les voitures de tourisme, et jadis Smart dans les citadines Twingo et Fortwo/Forfour. Le processus de séparation se poursuit, car Nissan vient d’annoncer le rachat de 5% de ses parts précédemment détenues par Renault. Cette transaction, évaluée à 500 millions d’euros, a un impact financier positif pour le groupe français. Notons que Nissan, bien que pas au mieux sur le plan financier, affichait une capitalisation de 15 millions d’euros en milieu d’année, contre 16 millions d’euros pour Renault.
Malgré ces changements, les marques continuent de coopérer dans le domaine des véhicules utilitaires, avec Nissan prévoyant de fournir prochainement à Renault son pick-up Navara/Frontier pour certaines de ses activités.