Lamborghini introduce la Temerario, une supercar audacieuse qui abandonne son célèbre moteur V10 pour un moteur V8 biturbo. Cette évolution promet des performances exceptionnelles ainsi que des sensations nouvelles, comme l’explique son concepteur, Rouven Mohr.
Lamborghini franchit une nouvelle étape avec la Temerario, intégrant un moteur V8 biturbo de 4,0 litres capable de performances sensationnelles. Selon Rouven Mohr, le directeur technique de la marque, cette innovation représente à la fois un défi technologique et un hommage à l’emblématique V10. Ce changement marque un tournant significatif dans l’histoire de Lamborghini, alliant tradition et modernité.
Passage du V10 au V8 : Une transition délicate
Lamborghini ne se contente pas d’efinir des normes, mais les redéfinit avec la Temerario, leur dernier modèle phare. Ce V8 biturbo de 4,0 litres, associé à une motorisation hybride, génère une puissance impressionnante de 800 chevaux. Rouven Mohr voit en cette supercar, une démonstration de force, affirmant : “Nous pouvons encore faire mieux”. Il souligne également le potentiel d’atteindre 220 chevaux par litre, laissant entrevoir la possibilité de dépasser les 1 000 chevaux grâce à la synergie entre les motorisations thermique et électrique.
Mais pourquoi abandonner le V10 iconique ? “Les attentes des clients ont évolué”, explique Mohr. Avec ses 640 chevaux, l’ancien moteur ne satisfaisait plus les nouvelles exigences. Les préoccupations environnementales, ainsi que les régulations antipollution de plus en plus strictes, auraient considérablement compromis ses performances. Mohr mentionne que le V10 approchait de la fin de son cycle, un passage qui revêt à la fois un aspect technique exigeant et une touche de nostalgie.
Le développement du V8 de la Temerario a demandé cinq années de recherche et un investissement lourd. L’objectif principal étant de créer une plateforme suffisamment flexible pour répondre aux besoins des futures générations de supercars Lamborghini.
Réflexion sur le choix du moteur
Le choix du V8 s’est fait après de nombreuses réflexions. Les ingénieurs ont envisagé un V6, une option adoptée par d’autres marques comme Ferrari ou McLaren, mais ils ont finalement décidé que cela s’éloignait trop de l’essence même de Lamborghini. Mohr explique simplement : “Passer du V10 au V6 serait un pas trop radical”. Il ajoute, presque par défi : “Et qu’en est-il de l’émotion, où serait-elle allée ?”. Ce choix concerne moins les chiffres bruts que l’expérience émotionnelle liée à la conduite. Le nouveau V8, avec son vilebrequin à plat, est conçu pour exhaler un son puissant et distinctive, digne successeur du rognement du V10.
Le remplacement du V10 n’est pas qu’une question technique, il représente un changement de stratégie. Mohr l’annonce avec assurance : Lamborghini ne cherche pas à construire une Porsche 911 GT3. “L’objectif de nos véhicules est distinct”, précise-t-il. Tandis que la GT3 est optimisée pour la course, la Temerario est pensée pour offrir une polyvalence supérieure, capable de délivrer des performances extraordinaires sur circuit tout en étant adaptée à un usage quotidien. “Nous visons à offrir une harmonie entre confort et performance”, conclut Mohr, ce qui permet à Lamborghini de se différencier de ses concurrents tout en regroupant les attentes de sa clientèle.
La Temerario a également pour mission de dépasser les réalisations de la Huracán, qui a marqué l’histoire avec 35 000 unités vendues en dix ans. Cette ambition commerciale notable est désormais une réalité où l’avenir de Lamborghini est en jeu.
Malgré les avancées technologiques apportées par le V8 biturbo, la fin du V10 laisse un goût amer pour certains. Ce moteur était synonyme d’une époque où les supercars étaient davantage jugées sur leur âme que sur leurs statistiques. Mohr reconnaît cette nostalgie, tout en insistant sur l’importance de regarder vers l’avenir. “Je peux comprendre pourquoi les puristes regrettent le V10”, admet-il. “Nous devons inévitablement avancer pour rester pertinents. Nos clients cherchent toujours plus, et nous ne devons pas les décevoir.”