Les pneumatiques, nouvelle priorité pour réduire la pollution automobile ?
Et si désormais, les pneumatiques devenaient la priorité des politiques afin de réduire la pollution ? Une association est pour.
EN BREF
- L’association Agir pour l’environnement alerte sur la pollution des pneumatiques, souvent négligée par les autorités.
- Une étude révèle que les pneus peuvent libérer jusqu’à 40 kg de particules sur la durée de vie d’une voiture.
- Les résultats pourraient inciter les autorités à prendre des mesures, surtout avec l’arrivée de la norme Euro 7 en 2030.
En ce qui concerne l’automobile, les autorités ne cessent d’effectuer des restrictions afin de réduire la pollution atmosphérique. Après le moteur, il est possible que le prochain objectif des politiques soit les pneumatiques. En effet, l’usure des pneus peut générer 40 kilos de particules.
Une étude sur 1 000 kilomètres
Si l’on pointe souvent le moteur comme source principale de la pollution d’une voiture, ce n’est pas le seul élément à mettre en cause. En effet, c’est aussi le cas des pneumatiques. Un constat qui agace les associations puisque cette pollution n’est pas encore prise en compte par les autorités. C’est le cas de Agir pour l’environnement, qui dénonce un problème écologique et sanitaire. En effet, on ne sait pas les particules qui sont rejetées puisque le secret est bien gardé par les entreprises fabricant les pneus. Afin d’appuyer son propos, l’association a effectué une étude grâce à un laboratoire indépendant. Dans cette étude, deux voitures ont été analysées. D’un côté la Tesla Model Y Propulsion et de l’autre la Fiat 600e. Ces deux véhicules ont circulé sur différents tronçons comme une zone rurale, une zone urbaine ou encore une autoroute. Lors de chaque session de roulage, les pneus ont été pesés et analysés. Au total, plus de 1 000 km ont été réalisés dans le cadre de l’étude.
Des chiffres édifiants
Afin de connaître la pollution qui s’échappe des pneumatiques, l’association a utilisé pour son étude un système innovant. Ce dernier peut évaluer la production de micro mais aussi de nanoparticules. Le moins que l’on puisse dire c’est que les chiffres parlent pour eux-mêmes. Sur la Tesla, des pneus Hankook ont été chaussés tandis que sur la Fiat on retrouve des pneus Goodyear. Au total, les deux véhicules ont perdu entre 65 et 151 mg de gomme. L’étude est assez claire sur ses conclusions. Après 29 000 km, les pneus Hankook auront libéré 4,4 kg de particules dans l’atmosphère. Sur la durée de vie entière d’une voiture, soit environ 250 000 km, cela représente 40 kg de particules. Le principal problème soulevé par l’étude est que ces particules sont, pour la plupart, cancérigènes. Un vrai souci sanitaire, d’autant que selon l’étude 99,97 % des particules échappent aux organismes de contrôle. Nul doute que ces études vont interroger les autorités européennes qui risquent de s’intéresser au sujet.
D’autant que c’est déjà un peu le cas avec la prochaine norme Euro 7 qui débarquera à partir du 1er juillet 2030.