L’avenir des véhicules électriques selon Lucas de Meo de Renault : entre ambitions et réalités du marché
Lucas de Meo, le patron de Renault, et président de l’ACEA (le lobby européen des constructeurs), ne s’oppose pas aux objectifs de l’UE pour le marché automobile, mais il demande de la souplesse dans le calendrier, évoquant un rythme compliqué à tenir.
L’Union européenne a adopté une loi qui interdit (sauf quelques exceptions) les ventes de voitures neuves qui émettent du CO2 d’ici 2035. De facto, cela exclut les voitures utilisant des combustibles fossiles, mais la Commission européenne a tout de même ouvert une voie qui permettrait à des véhicules utilisant des e-fuel d’être vendus après cette échéance. En tout cas, cet objectif très ambitieux de l’UE fait l’objet de réserves de la part de certains acteurs de l’industrie. Et en ce qui concerne Renault, celui-ci estime que le rythme prévu par la législation sera très compliqué à tenir.
Lucas de Meo appelle à plus de flexibilité dans la transition vers le tout électrique
Dans une interview accordée à Les Échos, Lucas de Meo, le patron de Renault, et président de l’ACEA, partage ses réserves. Il soutient les voitures électriques en tant que vecteur de progrès, mais plaide pour une adaptation du calendrier. “Passer de 10 % à 100 % de part de marché pour les voitures électriques en 12 ans est extrêmement complexe”, souligne-t-il.
Alors que l’attention se porte majoritairement sur les objectifs de l’UE à l’horizon 2025, le dirigeant de Renault met en garde sur la nécessité de se concentrer également sur les objectifs intermédiaires de 2025 et 2030. Il pointe du doigt la situation actuelle du marché européen, où certains pays n’ont pas dépassé les 7 % de part de marché pour les véhicules électriques, alors que la législation européenne exige plus de 20 % de parts de marché d’ici 2025. Selon Lucas de Meo, suivant la tendance actuelle, les constructeurs pourraient se retrouver avec des amendes de plus de 10 milliards d’euros ou être forcés d’arrêter la production de 2 millions de voitures hybrides.
Un virage électrique irréversible
Malgré les obstacles et ses doutes sur le calendrier fixé par l’UE, le patron de Renault considère qu’une rétractation serait une erreur stratégique majeure. Les investissements colossaux déjà consentis par l’industrie dans la transition vers l’électrique ne peuvent être balayés d’un revers de main. De plus, il observe que les fruits de ces efforts commencent à se matérialiser avec l’arrivée de nouveaux modèles sur le marché.
Renault mise sur la réduction des coûts, l’expansion du réseau de recharge et l’offre d’électricité décarbonée moins chère pour attirer davantage de clients vers les véhicules électriques. Parmi les solutions adoptées, le constructeur se tourne vers une nouvelle génération de batteries en partenariat avec CATL et LG, privilégiant les batteries LFP (Lithium Fer Phosphate) moins onéreuses que les batteries NCM (Nickel Cobalt Manganèse). Cette stratégie devrait permettre de proposer des modèles plus abordables, même si Lucas de Meo reconnaît que ces batteries sont plus lourdes et se rechargent moins rapidement.
- La législation de l’UE vise l’arrêt des ventes de voitures neuves émettant du CO2 d’ici 2035
- Le patron de Renault appelle à plus de souplesse dans le calendrier de transition vers le tout électrique
- Même si les défis sont nombreux, l’industrie ne peut faire marche arrière dans sa transition vers l’électrique
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