Dès son installation, le nouveau péage à flux libre sur l’autoroute A13 (Paris – Normandie) suscite des controverses. Les usagers expriment leur mécontentement, principalement en raison d’un manque de transparence sur son fonctionnement et des complications rencontrées lors du paiement.
Le nouveau système de péage à flux libre, mis en place sur l’Autoroute A13, a véritablement modifié le paysage routier pour les automobilistes reliant Paris à la Normandie depuis trois mois.
Un système prometteur sur le papier…
Pour mémoire, cette solution remplace les barrières de péage classiques par des portiques dotés de caméras et de capteurs. À chaque passage des véhicules, ces dispositifs recueillent automatiquement les éléments nécessaires pour le calcul des frais, incluant la catégorie de véhicule et la distance parcourue, tout en scannant également la plaque d’immatriculation pour identifier le conducteur. Ces données sont ensuite transmises automatiquement à l’Agence nationale de traitement automatisé des infractions (ANTAI) située à Rennes, qui émet des PV aux usagers concernés. Les conducteurs ont 72 heures pour régler leur péage, que ce soit en ligne, via leur abonnement de télépéage, ou auprès de points de vente partenaires comme les bureaux de tabac agréés « Nirio » (offre de paiement de la FDJ). Sur le principe, cette innovation vise à fluidifier le trafic en éliminant les arrêts systématiques aux barrières, ce qui devrait réduire considérablement les embouteillages, surtout lors des pics de circulation. Un meilleur accès à la route pourrait également contribuer à minimiser la pollution près des péages, selon les affirmations de la Sanef-SAPN, l’exploitant de l’A13.
…mais des imperfections persistent
Néanmoins, malgré ses nombreux bénéfices, le péage à flux libre sur l’A13 a engendré de nombreuses frustrations parmi les conducteurs. Principalement, beaucoup se plaignent de la complexité du mécanisme de paiement : contrairement au système classique où le règlement se faisait immédiatement, ils doivent désormais penser à s’acquitter du péage dans les 72 heures suivant leur passage. « Il suffit d’un jour de retard pour se voir infliger une pénalité supérieure au montant du péage, c’est scandaleux », souligne un automobiliste au micro de TF1. Ensuite, le manque de communication au sujet de ce dispositif a engendré un certain ressentiment. Nombreux sont ceux qui, n’ayant pas été informés du changement, ont emprunté l’autoroute à leur insu et ont reçu des amendes inattendues. « Je crois avoir vu une annonce à l’entrée de l’autoroute, mais ensuite, il n’y avait rien de plus. Je n’en ai pas tenu compte jusqu’à ce que je reçoive une lettre me signifiant que je n’avais pas payé », rapporte une conductrice. Cette situation devient d’autant plus délicate, car après les 72 heures, l’amende est de 10€ si le paiement est effectué dans les 15 jours, puis grimpe à 90€ au-delà. Dans le pire des cas, elle peut atteindre jusqu’à 375€ ! Ce constat évoque des incidents similaires rencontrés lors de l’instauration d’un dispositif semblable sur l’A79, où de nombreux conducteurs avaient également été pénalisés par manque de connaissance au sujet du nouveau système ou avaient éprouvé des difficultés à effectuer leur paiement.
Cependant, il est juste de nuancer ces récriminations ; de nombreux usagers se disent contents de ce nouveau dispositif : « C’est vraiment pratique, cela améliore la fluidité du trafic. Il y a beaucoup moins de ralentissements et de blocages », témoigne un autre conducteur à TF1. Tout n’est donc pas perdu. Néanmoins, la Sanef-SAPN et, plus largement, les futurs opérateurs du péage à flux libre en France, devront œuvrer pour améliorer leur communication et simplifier le processus de règlements.
