Un petit monospace avant-gardiste : le Citroën G-Mini
Dans les années 60, **Citroën a conçu un petit monospace urbain révolutionnaire**, connu sous le nom de G-Mini. Bien que le projet ait suscité beaucoup d’intérêt en interne, la décision finale des dirigeants du constructeur automobile a été de ne pas le produire, laissant les passionnés de l’automobile sur leur faim.
Contexte des encombrements parisiens: Dès le début des années 60, la **circulation à Paris** devenait un défi, semblable à ce qui se voyait dans d’autres grandes villes. C’est ainsi que plusieurs fabricants ont commencé à envisager des véhicules plus compacts. Certains avaient même proposé de limiter l’accès à Paris aux seules voitures de petite taille.
Chez Citroën, **l’envie de relever des défis** était forte. En 1963, **Robert Opron a pris les rênes du design** à la suite de Flaminio Bertoni, décédé récemment. Pierre Bercot, à la tête de Citroën, a confié à Opron le soin de concevoir **une évolution de la légendaire 2CV** qui ne devait pas paraître vieillie après quinze ans.
Opron a alors élaboré un premier croquis qui s’écartait radicalement du design traditionnel de la « 2-pattes » pour imaginer une voiture urbaine avec des **portes coulissantes**. Bien que le premier jet fût jugé peu attrayant, le designer a affiné sa proposition jusqu’à présenter, en **1965, un petit monocorps** mesurant seulement 3,08 mètres de long.
Cette citadine, bien que simplifiée, était équipée de nombreuses innovations. Avec un **Cx exceptionnel de 0.32**, son habitacle a aussi été repensé. Les sièges étaient disposés en losange : le conducteur au milieu, et les passagers de chaque côté, tandis qu’un **quatrième siège rabattable** se situait derrière le conducteur. Cela offrait une habitabilité impressionnante avec un volume de coffre variant de 184 à 340 litres – une prouesse pour une voiture si compacte !
Pour maximiser l’espace intérieur, le **moteur bicylindre de 602 cm3** de l’Ami 6 a été monté très à l’avant, et la suspension a été réalisée avec des **barres de torsion**, technique inspirée de la Traction. Bien que prévue pour être commercialisée d’ici 1970, la G-Mini pouvait atteindre une vitesse de **128 km/h**.
Une préfiguration de la Twingo: Pierre Bercot, très enthousiasmé par le projet, a demandé à ce qu’un prototype roulant soit créé. Il envisageait une production de **1 000 unités par jour** et a organisé des tests, mais les résultats se sont révélés décevants. **Un grand nombre de designs** ont été proposés, mais aucun n’a reçu l’aval des clients potentiels.
Une version agrandie, le modèle EN101 « Shadok », équipé d’un moteur **Fiat de 903 cm3**, était envisagée et ressemblait beaucoup à un **Peugeot 1007**, mais a également été rejetée par les acheteurs.
Les finances de **Citroën, déjà fragiles à cause du peu satisfaisant Projet F**, ainsi que la multitude de projets en cours, ont poussé la marque à abandonner la G-Mini. La nouvelle **2CV**, la Dyane, beaucoup moins ambitieuse et moins coûteuse à produire, a été lancée en **1967**.
Néanmoins, **la recherche sur la mini-voiture** a perduré chez Citroën jusqu’en 1977, avec la création de maquettes diverses, y compris quelques modèles avec portes coulissantes. Il est intéressant de constater que ces efforts n’ont pas été vains. En **1986**, Citroën a lancé l’AX, une voiture très compacte avec un Cx remarquable de **0.31**. À l’origine, une carrosserie monocorps était envisagée, mais celle-ci a aussi été vue d’un mauvais œil par les utilisateurs ciblés.
Le véritable succès du **monovolume** n’est survenu qu’en **1984** avec l’Espace, développée par Matra mais commercialisée par Renault, qui, en tant qu’entreprise publique, avait plus de latitude financière pour prendre des risques. 🚗💨