Rencontre créative autour de la culture automobile
🚙 Le monde de l’automobile se mêle à l’art pour créer des rencontres inédites et inspirantes. Récemment, la maison Christies a mis aux enchères 33 pièces de la collection d’art de Renault, composée initialement de 550 œuvres. Cette décision controversée a également vu la mise en vente d’une trentaine d’œuvres sur papier de Henri Michaux.
Malgré les protestations et l’indignation qu’elle a suscitées, notamment de la part de diverses personnalités culturelles, d’ayants droit d’artistes et même d’employés de Renault, cette dispersion a eu lieu. Delphine Renard, fille de Claude-Louis Renard à l’origine de cette collection d’art exceptionnelle, a déclaré : "Cette vente trahit l’esprit de la collection, dénaturant un ensemble unique."
Claude-Louis Renard, embauché par la Régie Renault en 1954, s’était inspiré des pratiques des grandes entreprises américaines pour créer un département "Recherches, Art et Industrie" rattaché au Centre de Style dirigé par Robert Opron. Cette initiative a permis de constituer une collection remarquable regroupant des œuvres de grands artistes du XXe siècle tels que Robert Rauschenberg, Jean Dubuffet, Victor Vasarely, Niki de Saint-Phalle, ou encore Jean Fautrier.
Malheureusement, l’enrichissement de la collection a été interrompu lorsque Georges Besse a pris les rênes de l’entreprise avec pour objectif de réaliser des économies. La collection d’art a été la première victime de cette orientation, sacrifiée pour ne pas contrarier certains membres du personnel qui remettaient en question l’investissement de Renault dans l’art alors que des fermetures d’usines étaient en cours.
Cette situation dénote un triste mépris de la culture au profit des intérêts financiers, mettant en lumière les difficultés de concilier art et industrie dans un monde où les priorités économiques prévalent. 🎨🔧