Dashcam en France : est-elle autorisée pour les voitures ?

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Dashcam

La présence des caméras intégrées dans les voitures françaises connaît une forte augmentation. Ces dispositifs suscitent des interrogations concernant la **protection des données personnelles** et le **droit à l’image**, car le cadre légal en 2024 reste encore incertain. Alors, l’utilisation d’une dashcam est-elle légale en France ?

Le cas de Pierre Palmade a révélé à quel point les enregistrements des dashcams peuvent jouer un rôle déterminant lors d’une enquête. Ces caméras, qui gagnent en popularité parmi les conducteurs français, sont conçues pour assurer la **sécurité de leurs utilisateurs** en cas d’accident ou de délit de fuite. Néanmoins, leur utilisation demeure teintée de questions juridiques, notamment sur le **respect de la vie privée**.

Un vide juridique qui complique la situation

Actuellement, la France se trouve dans une situation ambivalente concernant les dashcams. À l’opposé de certains pays européens comme l’Autriche ou le Luxembourg qui ont imposé une interdiction, l’Hexagone s’interroge encore sur la légitimité de leur usage. **La CNIL**, chargée de veiller sur les données personnelles, n’a pas encore émis de directive claire à ce sujet. Toutefois, cela ne signifie pas que l’utilisation de ces appareils échappe totalement à un cadre légal.

Le droit à l’image face à la sécurité routière

Le principe de base est assez simple : **filmer ce qui se passe dans un espace public depuis un véhicule privé n’est pas en soi illégal**. Cependant, la situation devient plus complexe lorsqu’il s’agit des données personnelles, dont certaines informations — telles que les plaques d’immatriculation et les visages des passants — sont couvertes par le RGPD. La jurisprudence a toutefois tendance à favoriser l’intérêt légitime lié à la sécurité routière par rapport au droit à l’image dans ce contexte spécifique.

Le juriste Eric Barbry, spécialisé en droit numérique, met en avant un point de vue pragmatique : **l’intention de l’utilisateur prime sur la technique employée**. Pour un conducteur qui installe une dashcam, le but n’est pas de filmer des personnes, mais de **documenter d’éventuels incidents dangereux**. Cette distinction pourrait justifier une flexibilité concernant l’application du RGPD.

Des preuves recevables sous conditions

La justice française se montre nuancée vis-à-vis de l’admissibilité des images provenant de dashcams comme preuves dans les débats judiciaires. Dans le cadre pénal, le principe de **liberté de la preuve** est à l’œuvre, et même des vidéos captées sans autorisation peuvent être considérées par le tribunal. L’exemple de l’affaire Palmade en est un exemple édifiant. En revanche, pour les litiges civils, notamment ceux liés aux assurances, la question de la légitimité des preuves devient essentielle.

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Les compagnies d’assurance commencent à comprendre cette évolution technologique. **France Assureurs** admet que les images provenant des dashcams peuvent jouer un rôle dans l’établissement des responsabilités, en complément des documents traditionnels comme le constat amiable. Néanmoins, leur impact sur le calcul des primes d’assurance reste encore limités, étant donné qu’elles ne préviennent pas les accidents.

Les pratiques à mettre en place

Pour les automobilistes qui utilisent des dashcams, il est crucial d’adopter certaines précautions. **La CNIL recommande de restreindre la durée de conservation des enregistrements et d’implémenter une suppression automatique après 24 ou 48 heures, sauf en cas de survenance d’un incident**. Les fabricants proposent souvent deux méthodes d’installation : soit un branchement sur l’allume-cigare, garanti uniquement en mode moteur allumé, soit une connexion directe au boîtier de fusibles pour une surveillance en continu.

L’avenir des dashcams en France reposera en grande partie sur la position adoptée par la CNIL, qui devra équilibrer soigneusement la **protection des données personnelles et la sécurité routière**. En attendant que des clarifications officielles soient fournies, les automobilistes continuent d’adopter ces dispositifs, pleinement conscients de leur potentiel en cas d’accident.

  • Les dashcams n’ont pas de statut légal clair en France
  • Les images peuvent être utilisées comme preuves au pénal, mais posent des défis en matière civile
  • Il est conseillé de limiter la conservation des enregistrements et de procéder à un effacement régulier des données

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Franck Levesque

Je suis Franck Levesque, co-fondateur et rédacteur en chef de LeFuté.fr. Depuis la création du site, j’ai consacré ma carrière à la passion automobile et à l’innovation dans ce domaine. Mon intérêt particulier pour les nouvelles technologies automobiles m'a permis de développer une expertise solide sur les véhicules électriques et les avancées écologiques. Je suis reconnu pour ma capacité à vulgariser des sujets techniques complexes, permettant ainsi à tous de comprendre les enjeux de l'industrie automobile. Mon engagement est de fournir des informations précises et pertinentes pour guider les amateurs et professionnels de l’automobile. En plus de mon rôle chez LeFuté.fr, je suis souvent invité comme conférencier et participe régulièrement à des revues spécialisées, partageant mes connaissances sur les tendances et les innovations dans l’univers automobile.
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