Le gouvernement envisage d’intensifier le contrôle technique pour les motos, sujet de préoccupation pour les motards et des voix s’élèvent, notamment celle d’un député.
Le contrôle technique des deux-roues est désormais en vigueur depuis plusieurs mois, obligatoire depuis le 15 avril pour les scooters et motos, sans distinction. Bien que de nombreux conducteurs aient déjà effectué cet examen, la mise en place de cette loi continue de soulever des objections. Dernièrement, le gouvernement a ouvert une consultation publique sur cette question, alimentant un vif débat au sein de la communauté motocycliste, qui est profondément partagée, la plupart des motards s’opposant à cette mesure.
Le contrôle technique sous le feu des critiques
Le gouvernement envisage de renforcer ce dispositif, prévu pour entrer en application dès mars prochain, bien que l’entrée en vigueur puisse être retardée à cause des nombreuses contestations. Sacha Houlié, député indépendant de la Vienne et ancien membre du groupe politique d’Emmanuel Macron, s’illustre particulièrement dans ce débat. Reconnu pour son engagement en faveur des motards, il s’était déjà rendu mémorable en décembre dernier en se déguisant en Père Noël à moto pour une action caritative.
Au sein de cette consultation publique, il a fermement exprimé son désaccord concernant le CT2RM, commentaires qui ont été relayés sur les réseaux sociaux avec l’appui de la Fédération française des motards en colère (FFMC). Cette association, qui défend les droits des utilisateurs de deux-roues, conteste depuis longtemps cette obligation qu’elle considère à la fois coûteuse et sans efficacité. Houlié a déclaré que « les premiers retours des contrôles techniques 2RM montrent l’inutilité du dispositif. Une étude européenne indique que les motards entretiennent leurs véhicules ».
Une mesure controversée
Pour soutenir ses propos, Sacha Houlié cite le rapport Maids, une étude européenne de référence sur l’accidentalité, mettant en lumière que seulement 0,3 % des accidents de moto seraient dûs à un défaut mécanique. Son combat a trouvé écho chez la FFMC, qui met en avant un décalage flagrant entre les chiffres communiqués par le gouvernement et ceux observés sur le terrain ; le nombre de motos effectivement soumises au contrôle serait nettement inférieur à celui annoncé par les autorités, ce qui remet en question la pertinence de cette mesure.
De plus, le député pointe un autre souci : les centres de contrôle technique ne seraient pas prêts à répondre aux nouvelles exigences du CT2RM, notamment le contrôle du bruit, souvent évoqué par l’État comme justification de cette réforme. Face à cette situation, Sacha Houlié et la FFMC suggèrent des alternatives plus efficaces. Certains pays européens, comme les Pays-Bas, la Finlande, et l’Irlande, ont réussi à obtenir des dérogations vis-à-vis de cette obligation, et ils se demandent : « Pourquoi pas la France, qui possède déjà des règlementations parmi les plus strictes en matière d’accidents et d’écologie? »
Selon lui, d’autres approches telles que la prévention et l’autorégulation parmi les usagers seraient davantage adaptées et moins onéreuses que le CT2RM. Il met en avant l’impact positif des associations, qui contribuent fortement à la sécurité des motards par leurs actions de sensibilisation et de formation.