Porsche prévoit une année 2025 difficile, marquée par une diminution des ventes, des coûts élevés et des incertitudes liées aux relations commerciales depuis l’élection de Trump.
Porsche a indiqué que ses résultats pour 2025 seraient affectés par des ventes en chute libre, des coûts opérationnels élevés et des tensions commerciales, avec une menace potentielle de nouveaux tarifs aux États-Unis. Malgré des efforts pour réduire ses dépenses, l’entreprise a du mal à préserver ses marges bénéficiaires. En Chine, le constructeur subit une chute de ses ventes en raison d’une concurrence accrue et d’une crise économique. Les investisseurs ont réagi à ces nouvelles, entraînant une baisse significative de son action en bourse. 📉
Une situation économique compliquée pour Porsche
Porsche, une référence dans le monde automobile, est confronté à une période de tourmente. La marque a averti que ses profits pour 2025 pourraient souffrir à cause de plusieurs facteurs adverses : des ventes décroissantes, des coûts qui grimpent, et des inquiétudes liées à la politique commerciale depuis l’élection de Donald Trump. Cette déclaration intervient dans un contexte où des nouveaux droits de douane américains sur les produits importés de l’Union européenne risquent d’aggraver les choses. Ces éventuels tarifs, qui pourraient atteindre jusqu’à 25 %, forceraient le constructeur à revoir sa stratégie de prix pour maintenir ses marges. Jochen Breckner, le directeur financier, a souligné durant une récente conférence que Porsche examine les façons de faire passer ces coûts aux consommateurs, tout en gardant espoir dans des négociations tarifaires productives entre les régions.
Ce climat commercial difficile vient s’ajouter à une actualité déjà tingée de défis pour le constructeur. À l’instar de sa société mère, Porsche s’implique dans un programme de réduction des coûts, annonçant déjà la suppression de 4 000 postes. L’an passé, les ventes ont diminué de 3 % par rapport à 2023, et les projections pour 2025 anticipent une nouvelle dégringolade significative. En outre, les objectifs de rentabilité à moyen terme ont été abaissés, passant de 17-19 % à 15-17 %. Suite à ces annonces, le marché boursier a réagi assez négativement. Mercredi dernier, le titre Porsche a dégringolé de 4,5 %, le rapprochant dangereusement de son plancher historique depuis son lancement boursier en septembre 2022. Les analystes s’interrogent sur la capacité de la marque à compenser la baisse des volumes de ventes par une augmentation des prix, une équation délicate à résoudre dans le contexte économique actuel.
Des difficultés en Chine
Porsche rencontre des turbulences à l’échelle mondiale, mais c’est en Chine que la situation semble la plus alarmante. Autrefois un marché stratégique pour la marque, les ventes en Chine ont chuté de 28 % en 2024. Cette chute spectaculaire est attribuable à un climat économique difficile, marqué par une crise immobilière qui contraint les consommateurs, même dans le secteur du luxe, à faire preuve de plus de prudence. Les acheteurs chinois, qui appréciaient tant les modèles Porsche, adoptent désormais une attitude plus réservée. De plus, la présence de concurrents locaux, comme Xiaomi avec son modèle SU7, complique encore davantage ce paysage concurrentiel. Cette perte de parts de marché en Chine n’est pas isolée à Porsche. D’autres marques allemandes, telles qu’Audi, Mercedes-Benz ou BMW, rencontrent également des difficultés similaires sur ce marché.
Pour faire face à cette situation, Porsche va intensifier ses efforts pour réduire ses coûts. Au-delà des licenciements déjà annoncés, l’entreprise prévoit de rationaliser son réseau de distribution pour protéger ses marges face à une baisse des volumes. En 2024, le bénéfice opérationnel global a chuté de 22,6 %, s’élevant à 5,6 milliards d’euros, le chiffre d’affaires restant stable par rapport à l’année précédente. Depuis son introduction en bourse, Porsche peine à retrouver le dynamisme qui avait marqué ses débuts. Bien que les investisseurs aient initialement montré un vif intérêt, ils font preuve de plus de scepticisme face à l’accumulation des pressions. Entre les tensions commerciales internationales, les défis en Chine et les investissements indispensables pour rester compétitif, le constructeur doit naviguer avec précaution dans un environnement complexe. Les prochains mois seront décisifs pour voir si les mesures mises en œuvre porteront leurs fruits, mais pour l’heure, l’avenir semble incertain. 🌧️