Lancement des voies réservées au covoiturage : des inquiétudes parmi les élus
À partir du 3 mars, de nouvelles règles entreront en vigueur sur l’autoroute A13. Désormais, seuls les véhicules pratiquant le covoiturage (avec au moins deux occupants), les taxis et les bus seront autorisés à circuler sur la voie de gauche entre 7 et 11 heures, allant du triangle de Rocquencourt jusqu’au tunnel de Saint-Cloud. Ces restrictions s’étendent également tous les matins de 7 à 10 heures au périphérique parisien et à une section de l’autoroute A1. Ce dispositif fait écho à celui qui a été mis en place durant les Jeux Olympiques de Paris 2024, visant à faciliter le transport des athlètes, des taxis et des transports publics.
Pour assurer le respect de ces nouvelles dispositions, des radars LAPI seront installés. Ces dispositifs sophistiqués sont capables de détecter non seulement le nombre de passagers à bord des véhicules, mais également de suivre le nombre de trajets effectués sur les voies réservées. Les contrevenants qui empruntent ces voies sans se conformer aux exigences risquent une amende pouvant atteindre 135 euros. Cette initiative s’inscrit dans un objectif plus large : lutter contre l’autosolisme. En effet, selon les données d’un baromètre de Vinci Autoroutes, 85,7% des automobilistes circulent seuls durant les heures de pointe. 🚗💨
Cependant, plusieurs élus locaux ont exprimé leurs réserves vis-à-vis de cette mesure. « Nous sommes étonnés de la mise en place de cette initiative sans qu’une étude d’impact sérieuse n’ait été menée », confie Richard Delepierre, maire (Modem) du Chesnay-Rocquencourt, dans une récente interview avec nos confrères des Echos. Ce sentiment est partagé par François de Mazières, maire (DVD) de Versailles, ainsi que par Pascal Thevenot, maire (LR) de Vélizy.
L’agglomération Versailles Grand-Parc a également fait part de ses « vives inquiétudes » dans un courrier adressé à la direction des routes d’Ile-de-France. Richard Delepierre souligne que cette mesure pourrait exacerber la congestion sur l’autoroute chaque matin, alors que la circulation est déjà très problématique. De plus, il se montre dubitatif envers les modalités de contrôle mises en place par l’État pour s’assurer de la bonne application des règles. Si la surveillance repose principalement sur des photographies prises par les radars, il sera facile pour certains d’esquiver la réglementation, a-t-il expliqué.
De son côté, la direction des routes d’Ile-de-France défend fermement l’instauration de ces voies réservées, arguant qu’il s’agit d’une étape essentielle pour promouvoir le covoiturage et les transports collectifs. Ainsi, cette initiative devrait contribuer à réduire l’empreinte carbone du secteur routier. Elle est convaincue que les économies de temps réalisées par les covoitureurs inciteront un nombre significatif de personnes à adopter cette pratique. 👍
Richard Delepierre, tout en reconnaissant l’ambition de ce projet, appelle néanmoins à une évaluation rigoureuse des résultats : « Nous sommes partisans de la réduction de l’autosolisme, mais jusqu’à présent, toutes les tentatives de promotion du covoiturage en Ile-de-France ont échoué, » a-t-il déclaré. « Nous attendons avec impatience les premiers bilans. » Des évaluations sont prévues pour la fin de l’année 2025.