Cette incroyable Renault Twingo électrique : découvrez tous ses secrets de design !

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Renault Twingo E-Tech

Sandeep Bhambra, en charge du design avancé et des concept-cars chez Renault, s’exprime sur l’évolution de la nouvelle Renault Twingo et la montée en puissance de ses concepts.

Automobile Propre – Lors du salon de Bruxelles, une nouvelle version du concept de la Renault Twingo a été dévoilée, cette fois avec un intérieur visible. Quel est le pourcentage d’avancement de ce projet ?

Sandeep Bhambra – Pour ce qui est du design extérieur, nous sommes à environ 90 % de finalisation, ce qui est significatif à ce stade. Concernant l’intérieur, nous pouvons estimer le niveau de réalisme à 80 %.

AP – Quelles modifications sont à prévoir dans le design avant la production prévue pour 2026 ?

SB – En ce qui concerne l’extérieur, nous restons fidèles à la direction actuelle. Quelques détails vont changer, notamment sur les phares et le bas de la carrosserie, ainsi que l’entrée d’air sur le capot. Les poignées de portes seront légèrement modifiées. Pour les dimensions, nous sommes très proches de la version finale et la taille des roues est déjà déterminée. Actuellement, le véhicule possède un toit vitré, mais cela n’a pas encore été confirmé pour la version de production.

AP – Qu’en est-il de l’intérieur ?

SB – Pour l’intérieur, nous avons conservé un aspect plus conceptuel. Nous avons utilisé un matériau transparent pour la planche de bord, mais celui-ci ne sera probablement pas utilisé en série. Les formes restent globalement identiques et les inserts de la couleur de la carrosserie seront également présents sur la planche et les contre-portes. Le design des sièges sera revu, tandis que la modularité annoncée par ce concept sera maintenue. Certains éléments prestigieux du concept ne seront pas conservés, mais il y aura quand même quelques surprises (sourire, note de l’éditeur).

D’un salon à l’autre, quelques ajustements…

Le concept présenté à Bruxelles diffère légèrement de celui exposé en octobre. Cette fois-ci, l’intérieur était visible. Les lignes sous les montants C ont été affinées, ce qui rapproche la silhouette du modèle final. De plus, les feux avant et arrière ont été précisés, notamment avec l’ajout d’une rampe de LED à l’arrière. Enfin, on note que les poignées de portes sont désormais de la même couleur que la carrosserie et une trappe a été intégrée pour le chargeur, côté conducteur.

AP – Renault considère souvent la Twingo comme le premier véhicule développé en deux ans. Quel impact cela a-t-il sur votre travail dans le design avancé ?

SB – Cela change énormément de choses. Auparavant, nous travaillions sur des concepts qui étaient souvent des visions, avec un écart énorme entre l’idée initiale et le produit final, qui pouvait prendre jusqu’à cinq ans. Aujourd’hui, nous collaborons dès le début avec les équipes d’ingénierie pour valider les concepts, ce qui nous permet de construire des prototypes concrets basés sur le châssis AmpR Small (la plateforme utilisée pour la R5, note de l’éditeur). Ce changement nous permet d’identifier rapidement les problèmes, même si cela requiert plus de rigueur.

AP – Cela signifie-t-il que l’on verra moins de concept-cars très éloignés des modèles de série ?

SB – Oui et non. Nous avons présenté à la dernière édition du Mondial de l’auto un véhicule de démonstration, l’Emblème (combinant batterie et pile à hydrogène, note de l’éditeur). Ce modèle, qui affiche toutes ses technologies, reste une déclaration de notre direction artistique pour l’avenir, tout en servant également à illustrer une approche technologique unifiée au sein de Renault.

Sandeep Bhambra

Poste actuel :

  • Directeur du design avancé et des concept-cars Renault

Expériences antérieures :

  • Mahindra (2003-2005), Tata (2007-2010), Stellantis (2010-2021)

Autres réalisations :

  • Tata Magic Iris, Peugeot Onyx (concept), Peugeot 5008 (2017), Peugeot e-2008 (2019), Citroën Ami (2020), Renault 5 3E (2022), Renault Emblème (2024)…

AP – Le lancement d’un nouveau concept-car vise également à faire parler du modèle à venir. Cela complique-t-il votre mission ?

SB – Un concept-car est depuis toujours un outil de communication. Par le passé, il servait principalement à mettre en valeur le design. Aujourd’hui, nous travaillons avec davantage de transparence avec les autres équipes de la marque, permettant au public de s’identifier plus facilement grâce à un niveau de réalisme accru. Parfois, les personnes étaient déçues de voir des styles qui restaient à l’état de projet.

AP – Cette Twingo affiche un niveau de détail accru : vous avancez vers la série en suivant une stratégie de teasing réfléchie ?

SB – Nous travaillons en étroite collaboration avec les équipes de communication et de marketing pour structurer nos apparitions. Toutefois, nous ne dessinons pas suivant une stratégie. Chaque élément de la voiture, intérieur et extérieur, a été conçu en parallèle. Le prototype que vous voyez ici était prêt depuis un moment, ce qui nous aide à tester et comprendre le produit, même si nous n’étions pas prêts à tout dévoiler à ce stade.

AP – Quelles sont les différences dans la création d’un concept aujourd’hui ?

SB – Le rythme s’accélère également pour les concepts. L’élaboration d’un concept-car prenait auparavant deux à trois ans. Aujourd’hui, cela se fait beaucoup plus rapidement. Le prototype que vous avez vu à Paris a été réalisé en huit mois, et celui présenté à Bruxelles en un peu plus de temps. Nous mettons en œuvre tous les outils à notre disposition, y compris le modelage 3D, et favorisons des échanges numériques plus fluides. Il est crucial de regrouper les équipes d’ingénierie avancée, de design et de produit au même endroit, ce qui est le cas au Technocentre.

AP – L’impact de l’intelligence artificielle sur le design est souvent discuté. Comment l’intégrer dans votre processus ?

SB – C’est un excellent outil qui nous permet de booster notre créativité. Nous utilisons différents logiciels, certains gratuits en ligne, ainsi que des IA que nous avons développées spécifiquement pour nos projets. Cela nous aide à commencer par des croquis préliminaires et à esquisser les premiers volumes rapidement. Après cette phase, nous passons à un processus de design plus traditionnel, ce qui crée un parcours de travail intrigant.

AP – Est-ce que le modelage en argile est encore d’actualité ?

SB – Absolument. Nous avons certes évolué vers des processus plus numériques, mais nous continuons à utiliser des machines pour le fraisage en argile dans notre studio. Nous réalisons des maquettes physiques fréquemment afin d’évaluer notre travail en continu. Les retouches sont rapides et nous avons encore des spécialistes en modelage argile qui apportent une sensibilité que le numérique ne peut pas répliquer. Nous collaborons avec eux pour donner une dimension humaine à nos créations.

AP – Il y a dix ans, on disait que la transition vers l’électrique allait apporter de nouvelles formes automobiles. Aujourd’hui, des modèles comme la Renault 5 ou 4 refont surface. Que faut-il en penser ?

SB – Certaines marques ont tenté de promouvoir des modèles futuristes pour signaler leur passage à l’électrique, mais cela n’a pas toujours été bien accueilli. Ce qui fonctionne, ce sont des voitures qui répondent à des besoins réels, comme une automobile pratique et agréable pour la ville, et la Twingo est un exemple parfait. Lorsque je suis arrivé en France, je disais que la Twingo était le modèle le plus attachant de Renault. Peu de marques peuvent se vanter d’un tel capital sympathie. La Twingo dépasse son simple statut de voiture, elle incarne une connexion émotionnelle avec le public. Cela ne nous empêche pas de concevoir des modèles très modernes, comme le Rafale.

AP – Vous avez eu l’occasion de discuter avec Jean-Pierre Ploué, le créateur de la Twingo originale. Quelle a été sa réaction ?

SB – Jean-Pierre a été un mentor pour moi chez Stellantis. Il apprécie énormément cette nouvelle Twingo !

Un aperçu de l’histoire de la Twingo I

Nous sommes dans les années 1980 : Renault émerge d’une période difficile marquée par des pertes considérables et la disparition de son directeur. Le constructeur s’efforce de renouveler la Renault 4 avec le projet W60, dont le jeune designer Jean-Pierre Ploué révèle un design innovant, s’inspirant de la tendance monovolume du moment tout en défiant les normes de l’époque. Bien qu’une maquette rouge ait été créée, elle tombe dans l’oubli jusqu’à ce qu’un autre responsable de Renault la redécouvre. Ainsi, la Twingo, initialement nommée Maya, fait son apparition au Mondial de l’automobile en 1992, remportant immédiatement un franc succès.

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Image de Anthony Levesque

Anthony Levesque

Je suis Anthony Levesque, co-fondateur et rédacteur chez LeFuté.fr. Depuis des années, je nourris une passion profonde pour la communication et le partage d’informations. Mon parcours a commencé en tant que contributeur freelance, une expérience qui a affûté ma plume et mon esprit critique. Spécialisé dans l'actualité automobile, je m'efforce de fournir des analyses détaillées et des explications claires sur des sujets variés, allant des innovations technologiques aux tendances du marché. En plus de la rédaction, je veille à la révision des contenus pour garantir leur exactitude et leur pertinence. Mon engagement envers la qualité de l’information se reflète dans chaque article que je publie.

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