Oliver Zipse, le directeur général de BMW, cherche à persuader l’Union Européenne d’assouplir les droits de douane sur les véhicules importés des États-Unis. En contrepartie, il espère que Donald Trump ne raugmentera pas les taxes sur les voitures européennes à destination des États-Unis.
Oliver Zipse, le dirigeant de BMW, ne passe pas par quatre chemins. Son objectif est de convaincre l’Union européenne d’assouplir les mesures fiscales sur les véhicules importés des États-Unis. Cette demande intervient à un moment où les relations commerciales transatlantiques sont tendues, surtout avec le retour en puissance de Donald Trump à la Maison Blanche.
Lors d’un événement organisé par le quotidien allemand Die Welt à Berlin, Oliver Zipse a engagé un plaidoyer pour établir des « conditions équitables » entre l’Europe et les États-Unis. Son intention est de présenter cette proposition à Bruxelles lors d’une réunion avec la Commission européenne et d’autres fabricants dans le cadre du « dialogue stratégique » que la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, a promis d’organiser.
Un bras de fer fiscal imminent ?
À l’heure actuelle, l’Europe applique une taxe de 10 % sur les automobiles américaines importées, tandis que les États-Unis imposent seulement 2,5 % sur les voitures européennes. Pour Zipse, la logique est claire : plutôt que d’accroître les barrières commerciales, il vaudrait mieux les réduire dans l’espoir que les États-Unis fassent de même et évitent ainsi d’augmenter à leur tour leurs propres tarifs.
Par ailleurs, l’industrie automobile européenne traverse une période difficile. Par exemple, Volkswagen a dernièrement annoncé qu’elle allait réduire ses effectifs de 35 000 postes en Allemagne. Avec la chute de la demande mondiale, l’augmentation des coûts de l’énergie et la concurrence accrue venant de Chine, les fabricants allemands rencontrent de rudes épreuves.
Et comme si cela ne suffisait pas, l’incertitude apportée par Donald Trump pèse sur l’économie européenne. Le retour de l’ancien président américain pourrait en effet relancer une guerre commerciale avec une hausse significative des droits de douane sur les voitures européennes, un scénario alarmant pour des constructeurs déjà en difficulté.
Voitures électriques : un défi plus complexe que prévu
Consciente des enjeux, la Commission européenne s’engage à soutenir un secteur qui compte tout de même 13 millions d’employés et génère 7 % du PIB de l’UE. Toutefois, entre les promesses politiques et la réalité économique, les acteurs de l’industrie demandent davantage de « flexibilité ». Cela inclut une demande d’assouplissement des contraintes liées à la réglementation environnementale, particulièrement concernant les sanctions applicables aux normes CAFE.
Les récentes exigences en matière d’émissions de CO2 semblent séduisantes sur le papier, mais dans les faits, les constructeurs peinent à s’adapter. La demande en véhicules électriques se révèle moins dynamique que prévu, et la menace de pénalités de la part des autorités européennes pèse sur leur tête. L’ACEA, le lobby du secteur automobile, tire déjà la sonnette d’alarme afin de prévenir une avalanche de sanctions.
En résumé, à travers les défis liés aux taxes, aux normes et aux tensions commerciales, le secteur automobile européen évolue sur un chemin semé d’embûches. Oliver Zipse espère que les autorités de Bruxelles prêteront une oreille attentive à ses appels et seront prêtes à envisager un assouplissement. Reste à voir si les décideurs européens choisiront d’embrasser cette voie ou de maintenir leurs positions actuelles.