La Bugatti Royale « Coupé Napoléon » roule au carburant synthétique 🚗✨
La Bugatti Royale "Coupé Napoléon", véritable joyau du Musée national de l’automobile, a récemment participé à une initiative visant à démontrer la capacité des carburants de synthèse à alimenter n’importe quel véhicule. Caradisiac a eu l’opportunité de vivre cette expérience unique.
Direction Mulhouse, précisément au Musée national de l’automobile – Collection Schlumpf, pour un événement exceptionnel. J’ai eu le privilège de monter à bord de la Bugatti Royale Type 41, également appelée Coupé Napoléon, qui fut la voiture personnelle d’Ettore Bugatti. Rentrée dans la collection des frères Schlumpf en 1963, cette voiture est emblématique par sa rareté, car seulement six exemplaires de la Royale existent, le premier prototype ayant vu le jour en 1926. Un modèle unique en son genre.
Son design, minutieusement conçu par Jean, le fils d’Ettore, est complété par un ornement de bouchon de radiateur représentant un éléphant se tenant debout, imaginé par Rembrandt Bugatti, le frère d’Ettore. Ses dimensions sont également impressionnantes : avec un empattement de 4,21 mètres et une longueur dépassant les 6 mètres, elle est dotée d’un moteur de 12 litres délivrant 300 chevaux, tout en pesant environ 3 tonnes, dont 350 kilos juste pour le moteur à 8 cylindres.
Conçue pour séduire la royauté et les empereurs, la Royale a toutefois été un des premiers échecs commerciaux de l’industrie automobile. Pourtant, cette histoire lui confère une aura incroyable et une valeur inestimable. Son prix, estimé à 12 millions d’euros, peut être multiplié par quatre selon les circonstances, mais il reste impossible de le chiffrer précisément tant qu’elle ne sera pas mise aux enchères.
Néanmoins, il est possible de l’admirer toute l’année, à l’exception du 25 décembre, lors d’une visite au musée Schlumpf, que je recommande vivement à tous les passionnés d’automobile. Le 5 et le 6 juin derniers, la majestueuse Royale a quitté son musée pour une sortie sur le petit autodrome attenant, célébrant ainsi le printemps de manière unique. Cet événement a été orchestré par Aramco, le géant pétrolier saoudien, qui a alimenté la voiture non avec du carburant traditionnel, mais avec un carburant synthétique qu’ils ont développé, exempt de pétrole.
Pierre-Olivier Calendini, directeur du centre de recherche sur les carburants d’Aramco, a expliqué que « le carburant utilisé est composé à 100% de matières premières renouvelables, élaboré à partir d’éthanol. La diminution des émissions de CO2 provient de la production et de l’utilisation de ces matières premières, respectant ainsi les objectifs de la directive européenne qui vise une réduction de 65% des gaz à effet de serre comparé aux carburants standards. » Il ajoute : « Nous avons constaté que ce produit fonctionne sur un moteur de 1926, et nous avons même réalisé des tests sur une Mercedes de 1913, prouvant ainsi sa compatibilité avec les véhicules anciens, sans nécessiter de modifications profondes, juste quelques réglages si nécessaire. Ce carburant représente une possibilité de décarbonisation pour le transport, aussi bien pour l’aviation que le maritime ou les transports lourds, mais aussi pour les véhicules légers. »
Bien qu’il admette ressentir une légère appréhension, Calendini rassure en déclarant que cela fait plus de trois ans que ce carburant est utilisé sur des véhicules de collection avec succès. En ce qui concerne le coût, il a souligné qu’étant donné qu’il s’agit d’un carburant de recherche, il n’est pas possible de donner un prix au litre. Toutefois, il a précisé que le coût varie en fonction du type de carburant produit, de ses modalités de fabrication et des ressources utilisées pour cette production. Dans des endroits où l’énergie renouvelable est abordable, le prix pourrait être inférieur à 1,80 euros par litre, tandis que dans des régions moins favorables comme le nord de l’Europe, le prix pourrait atteindre environ 2,30 euros.
Ce "fossile" automobile, alimenté sans énergie fossile, démontre ainsi qu’il est possible d’utiliser des carburants de synthèse, offrant un espoir, bien que modeste, pour l’avenir des moteurs à combustion. 🌍💡
