Vers une transition électrique : l’Europe mise sur les flottes
La transition vers l’électrique en Europe semble rencontrer des obstacles majeurs. Pour avancer, la Commission européenne envisage d’impliquer le secteur des flottes automobiles. Une nouvelle législation devrait voir le jour d’ici fin 2025.
La Commission a récemment annoncé son plan de réglementation pour le verdissement des flottes, un enjeu crucial pour faciliter la migration du parc automobile européen vers l’électrique. D’après les données officielles, sur les 290 millions de véhicules enregistrés en Europe, seuls six millions sont entièrement électriques, représentant ainsi un faible 2 % des voitures en circulation.
### Le rôle des flottes dans la transition
Le secteur des flottes automobile est responsable de 60 % des nouvelles immatriculations de voitures en Europe. Apostolos Tzitzikostas, commissaire européen aux transports, a déclaré que la Commission envisage d’utiliser des mesures fiscales pour favoriser l’intégration des véhicules électriques au sein des entreprises. Pour ce faire, elle propose de réviser le traitement des avantages en nature, un point soulevé également par la France, afin d’encourager davantage d’entreprises à opté pour des voitures électriques.
Encouragée par des exemples comme celui de la Belgique, où les véhicules électriques sont intégralement exonérés d’impôt pour les entreprises, la Commission souhaite collaborer avec les États membres pour établir des incitations fiscales attractives.
Un des objectifs de cette initiative est de mettre fin à toutes les subventions et avantages fiscaux liés aux véhicules thermiques. La Commission a souligné que « les États membres dépensent actuellement plus de 40 milliards d’euros par an pour soutenir le marché des véhicules de société, principalement pour des voitures classiques ».
### Une législation en préparation
Pour instaurer une cohérence au sein de l’Union européenne, la Commission prépare une proposition législative pour fin 2025, qui envisagera diverses options politiques afin d’accroître l’adoption de véhicules à zéro émission dans les flottes d’entreprise. Les détails de cette proposition, cependant, restent flous.
Il n’y a pas encore d’orientation claire concernant les mesures qui pourraient être mises en avant, en raison des grandes disparités entre les 27 États membres. Des désaccords significatifs existent et il n’y a pas de « consensus clair sur le champ d’application et le type d’initiative européenne souhaitable ».
Pour clarifier ces divergences, la Commission projetterait d’organiser un dialogue de haut niveau avec les partenaires concernés pour explorer les mesures et les options d’actions adaptées aux flottes d’entreprises. Ces entreprises sont perçues comme des acteurs principaux capables de dynamiser la transition écologique de l’Europe.
### Un rapport alarmant
Un rapport de la Cour des comptes européenne publié en juin dernier concernant la transition vers la voiture électrique met en lumière le véritable retard de l’Europe par rapport à ses objectifs ambitieux. Selon cette étude, l’Europe accuse un retard considérable dans l’électrification de son parc automobile, avec un manque notable d’infrastructure de recharge. Actuellement, 70 % des points de recharge se trouvent concentrés dans seulement trois pays : la France, l’Allemagne et les Pays-Bas.
Un autre point de préoccupation soulevé par la Cour concerne la dépendance de l’Europe aux importations de ressources nécessaires à la fabrication des batteries, qualifiée de « dépendance extrême ».
En 2024, les immatriculations de véhicules électriques au sein de l’Union européenne ont chuté de 5,9 %, et leur part de marché a connu un léger déclin de 0,3 % par rapport à 2023. La Cour des comptes a averti que sans une mobilisation sérieuse des États membres, les objectifs de neutralité carbone seront inaccessibles, rendant ainsi l’interdiction de vente des véhicules thermiques en 2035 presque irréalisable. 🌍🚗
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