Des licenciements chez Porsche : une onde de choc dans l’opinion publique
L’annonce récente par Porsche de la suppression de 1 900 postes a suscité de vives réactions dans les médias et parmi le grand public, mais peu de remous au sein même de l’entreprise. 🔧
Une situation paradoxale pour le constructeur de Zuffenhausen
La question qui se pose est : comment une entreprise qui reste profitable enregistre-t-elle une telle décision ? En effet, Porsche a connu une légère baisse de ses ventes mondiales de seulement 3 % l’année précédente. En l’absence de difficultés majeures, notamment en Chine, la situation semble plutôt favorable. Même si les prévisions pour 2024 ne sont pas encore dévoilées, la marge opérationnelle de Porsche, estimée à plus de 14 %, témoigne de sa solidité financière. À titre d’exemple, le modèle Cayenne a dépassé les 100 000 unités vendues l’an dernier. 🚗
La décision de supprimer 1 900 postes, représentant environ 8 % des 23 650 employés, ne fait pas l’unanimité. Elle est largement perçue, à juste titre, comme injustifiée, surtout lorsque la direction annonce que l’année 2025 sera « particulièrement difficile », tout en prévoyant une marge opérationnelle de 12 à 13 %, un chiffre qui ravirait de nombreuses marques à l’échelle mondiale.
Une réaction interne tranquille malgré la tempête médiatique
Ce tsunami d’opinion ne provoque pas de tremblement de terre au sein de Porsche, à la différence des 35 000 suppressions d’emploi chez Volkswagen qui avaient provoqué une immense émotion chez les syndicats. En effet, chez Volks, les garanties de non-licenciement jusqu’en 2029 ont été annulées, contrairement à la politique de Porsche.
Dans l’entreprise de Zuffenhausen, un accord protégeant l’emploi est en vigueur jusqu’en 2030 et demeure en place malgré les restructurations. Les 1 900 suppressions d’emploi se basent sur le principe du volontariat et s’accompagnent de compensations financières ou de retraites anticipées, valables jusqu’en 2029, juste un an avant la fin de l’accord de garantie des emplois. 🛠️
Cette approche permet de tempérer les esprits, surtout que la célèbre prime Porsche, bien ancrée dans la culture de l’industrie allemande, est maintenue cette année. Bien qu’elle ne devrait pas atteindre le montant de 9 962 euros de l’année passée, les responsables ont confirmé sa distribution.
Des économies qui suscitent des interrogations
Dès lors, pourquoi un tel tumulte pour des économies qui ne semblent pas cruciales (même si le renouvellement des CDD et des intérimaires n’est pas prévu) ? Selon le Stuttgarter Zeitung, cette décision pourrait être le moyen pour Porsche de faire preuve de solidarité avec le groupe Volkswagen.
Néanmoins, cette solidarité n’est pas à l’ordre du jour pour tout le monde. Selon cette même source, les tensions entre Oliver Blume, à la tête du groupe et de la marque, et deux cadres qui s’opposaient au plan, avaient atteint un point de non-retour, entraînant leur éviction. Le directeur financier Lutz Meschke et le directeur des ventes Detlev von Platen ont ainsi quitté leurs fonctions récemment.
Il semblerait que la restructuration exigée par Wolfsburg soit en réalité le résultat d’un deal : si la direction des ressources humaines de Porsche valide ces suppressions, l’aide de 800 millions d’euros sollicitée pour amorcer la transition vers l’électrique est accordée. Ce montant est indispensable pour faciliter le virage pris vers le plug-in hybride, un changement qui doit s’effectuer sans heurts. 🌐