En 2024, le bilan de la sécurité routière montre une stabilité, mais des inquiétudes persistent en France.
Avec un total de 3.432 décès survenus en 2024, dont 3.193 en métropole, la mortalité sur les routes françaises demeure stable. Cette stabilité masque cependant des disparités inquiétantes, notamment parmi certains groupes d’usagers vulnérables, comme les conducteurs de deux-roues motorisés.
Une mortalité routière quasi inchangée par rapport à 2023
D’après les statistiques de l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR), la France métropolitaine a enregistré 3.193 décès en 2024. Ce qui représente une légère hausse de 26 morts par rapport à 2023, soit 0,8% d’augmentation. En tenant compte des chiffres de l’outre-mer, le total s’élève à 3.432 décès, correspondant à une augmentation de 1% par rapport à l’année précédente.
Le nombre de blessés est estimé à 236.000, ce qui indique une légère progression de 0,3%. Les cas de blessures graves se stabilisent autour de 16.000 par rapport à l’année 2023. Ainsi, la mortalité routière reste sous le seuil symbolique des 3.200 décès depuis deux ans, mais cela ne masque pas certaines tendances préoccupantes relevées par la Sécurité Routière.
Les statistiques révèlent que 720 conducteurs de deux-roues motorisés ont trouvé la mort en 2024, représentant ainsi 22% des décès sur les routes, alors qu’ils représentent seulement 2% du trafic total.
Des piétons et cyclistes toujours vulnérables
Les deux-roues déplorent également 34% des blessés graves et 36% des victimes avec séquelles. L’introduction du contrôle technique obligatoire pour les motos au printemps 2024 n’a pas encore permis d’améliorer ces chiffres, et l’impact de cette mesure restera à évaluer dans les années à venir.
D’autres usagers vulnérables figurent également en tête des statistiques : en 2024, 456 piétons et 224 cyclistes ont perdu la vie sur les routes françaises. Les utilisateurs d’engins de déplacement personnel motorisés (comme les trottinettes) enregistrent 45 décès, un nombre en augmentation depuis leur essor dans les milieux urbains.
Les victimes parmi les occupants de véhicules utilitaires s’élèvent à 120, ceux des poids lourds à 30, tandis que les voitures sans permis enregistrent 34 décès. Les transports collectifs et autres engins de chantier contribuent également, mais en nombre réduit.
La Sécurité routière : un casse-tête
Les facteurs de risque pouvant entraîner des accidents mortels sont variés, selon l’ONISR. Près de 30% des accidents sont causés par une vitesse excessive ou inappropriée. L’alcool au volant est présent dans environ 22% des cas fatals, et l’usage de drogues dans 13%. D’autres problèmes, comme l’inattention, due en grande partie à l’utilisation du téléphone, sont responsables de 14% des accidents.
La fatigue et les malaises contribuent à 10% des incidents, tandis que diverses infractions au code de la route, comme les manœuvres dangereuses et le non-respect des priorités, demeurent des causes régulières.
La combinaison alcool et stupéfiants reste particulièrement alarmante, représentant près de 40% des décès sur la route. Ces données sont inquiétantes pour la Sécurité routière.
Malgré la stagnation des chiffres, les responsables peinent à engager une diminution efficace de la mortalité routière. La France, avec 60 morts par million d’habitants, est au-dessus de la moyenne européenne qui s’établit à 46. Elle reste donc en retard pour atteindre l’objectif de réduction de moitié des victimes d’ici 2030, tel que fixé au niveau européen.
Avec des usagers toujours en danger, des comportements à risque persistants et un but européen ambitieux, la France doit redoubler d’efforts pour réellement inverser la tendance de la mortalité routière. Chacun espère que 2025 marquera une année charnière.
