Le directeur général du groupe Stellantis, a prononcé un discours devant plusieurs médias quelques heures avant l’assemblée générale du groupe qui a validé le montant de la rémunération totale qu’il recevra, s’élevant à 36,5 millions d’euros. L’occasion pour lui de discuter de la décision de renommer le SUV Alfa Milano et d’évoquer son avis sur les orientations prises par l’Europe.
Actualisé le 16 avril à 15h30
Un vote a eu lieu lors de l’assemblée générale qui a réuni 70% d’avis favorables pour l’approbation de la rémunération de 36,5 millions d’euros pour l’année 2023 du directeur général de Stellantis, Carlos Tavares. Hier, lors de sa visite à l’usine de Tremery, qui fabrique notamment le moteur de la Citroën e-C3, Carlos Tavares était apparu souriant devant les journalistes, comprenant mieux l’enjeu du vote. Il est important de noter que le vote des actionnaires n’est qu’un conseil, car le siège du groupe se situe aux Pays-Bas et la réglementation française ne s’applique pas à Stellantis ni à son conseil d’administration.
Néanmoins, l’approbation des actionnaires porte un poids symbolique et médiatique non négligeable. C’est pour cette raison que cette validation est une véritable victoire pour le directeur général de Stellantis, qui regroupe 14 marques. Ainsi, les trois cabinets de conseillers en investissement qui ont jugé la rémunération excessive n’ont pas été entendus. L’un d’entre eux, dirigé par Charles Pinel de Proxinvest, n’a pas réussi à faire valoir son argument selon lequel Carlos Tavares exerce une domination sur le conseil d’administration. Carlos Tavares a rétorqué que 90% de sa rémunération est liée aux performances de l’entreprise, ce qui prouve qu’ils ne sont certainement pas si mauvais que ça.
Il faut noter que l’année dernière, les actionnaires avaient voté contre la rémunération du directeur général. A cette occasion, Carlos Tavares a pris en compte cette rébellion et a décidé de faire quelques ajustements, principalement en augmentant les salaires des autres dirigeants du groupe. Par conséquent, son salaire de 23,5 millions d’euros a été approuvé par 80% des actionnaires l’année dernière.
Lors de l’assemblée générale de ce mardi, malgré une augmentation de salaire de 56% en un an, les actionnaires ont été presque aussi indulgents. Si des critiques sont émises, Carlos Tavares est prêt à respecter la loi, si elle est modifiée pour être inacceptable.
Au cours de sa visite à l’usine de Tremery, Carlos Tavares a également annoncé le changement de nom du SUV Alfa Romeo Milano qui devient le Junior, pour apaiser les tensions avec le gouvernement italien qui accuse Alfa de vouloir illégalement utiliser le nom Milano, parce que le véhicule est fabriqué en Pologne.
Concernant les accusations récurrentes du gouvernement italien qui réclame davantage d’investissements dans leur pays, Tavares préfère ne pas dresser la liste de tous les investissements réalisés en Italie, car cela pourrait entrainer des reproches pour ne pas les avoir faits en France. Il est évident qu’à l’usine de Mirafiori en Italie, à l’usine de Tremery dans l’Est ou à l’usine de Douvrain dans le Nord de la France, des efforts importants ont été faits pour opérer la transition de l’énergie thermique vers l’énergie électrique.
Finalement, le directeur de Stellantis a expliqué que plusieurs facteurs détermineront le basculement total vers l’électrique, notamment les élections en Europe en juin et aux États-Unis en novembre. Il prendra sa décision à la fin de l’année.
Le mandat actuel de Tavares, âgé de 66 ans, prendra fin en 2026. La question de son renouvellement se pose. Le vote de ce mardi par les actionnaires pourrait bien donner un premier aperçu de la confiance qu’ils ont en leur directeur général aujourd’hui, et qu’ils auront à l’avenir.