Pour ceux qui suivent nos articles, vous savez que les voitures électriques sont fréquemment mises à rude épreuve chez nous. Qu’il fasse chaud ou froid, sous le soleil ou la pluie, on aime les emmener sur de longs trajets, particulièrement sur route, un environnement qu’elles n’affectionnent pas spécialement. Cette fois-ci, c’est à l’Audi Q4 e-Tron de subir notre test maison.
Lors de l’édition 2024 du salon de Genève, les constructeurs allemands brillent par leur absence. Nous, de notre côté, avons décidé de faire le contraire et de mettre l’accent sur trois véhicules allemands. Nous avons choisi l’Audi Q4 e-Tron, la Mercedes EQA tout juste restylée et la toute nouvelle Volkswagen ID.7. Pour ces deux dernières, vous retrouverez prochainement notre compte-rendu après une longue période d’essai.
Le SUV Audi Q4 e-Tron, lancé au printemps 2021, a bénéficié fin 2023 d’une mise à jour axée principalement sur les motorisations et batteries. C’est ainsi que la plus petite capacité de batterie a été supprimée, l’Audi Q4 e-Tron utilisant désormais exclusivement une batterie de 77 kWh. On note également un changement au niveau des moteurs, avec l’introduction d’un moteur synchrone à aimant permanent entraînant dorénavant l’essieu arrière pour remplacer le moteur asynchrone de l’entrée de gamme. La puissance augmente pour atteindre 286 ch, soit une hausse de 21 ch, tout comme l’autonomie, qui passe de 481 à 562 km pour la version Sportback – notre modèle du jour. Sur le papier, notre Q4 ne devrait ainsi pas avoir de mal à gérer les 1000 km aller-retour jusqu’à Genève.
Nous partons donc confiants, et les premiers instants à bord du Q4 e-Tron nous confortent dans cette idée. Son habitacle se distingue par sa modernité, avec notamment un volant à la forme insolite doté de deux méplats. On y trouve aussi une planche de bord numérique et un écran multimédia de 11,6 pouces subtilement tourné vers le conducteur. Les matériaux utilisés sont d’une qualité excellente, conforme à ce qu’on attend d’une voiture de marque premium. Autrement dit, elle est parfaitement adaptée aux longs trajets.
Pour voyager en toute tranquillité, elle dispose d’un planificateur de trajet proposant notamment les endroits où s’arrêter pour recharger, en prenant en compte le niveau de batterie restant. Grâce à ses indications, on devrait s’arrêter seulement deux fois pour atteindre notre destination. Il est aussi vivement recommandé de télécharger l’application MY Audi afin de rester connecté à la voiture. Cependant, après plusieurs kilomètres, nous faisons une première halte à l’aire de la Chaponne, située sur l’autoroute A6, environ 220 km après notre départ. Hélas, nous constatons que la consommation d’énergie enregistrée est plus élevée que prévu.
Certes, il fait un peu frais, mais pas de quoi justifier une moyenne de 25,3 kWh/100 km. C’est clairement une déception. Heureusement, nous parvenons tout de même à trouver un emplacement libre pour recharger la voiture, malgré la foule présente à la station de recharge. Il est grand temps de reprendre des forces et de faire le plein d’énergie, autant pour nous que pour notre Q4 e-Tron. Nous programmons donc la recharge pour qu’elle s’arrête à 80 % de la capacité. Malheureusement, tout ne se passe pas comme prévu.
En effet, malgré le réglage, la recharge ne s’arrête pas à 80 %. C’est par hasard que nous nous rendons compte que la charge est déjà à 85 %. Ce petit contretemps nous fait perdre un peu de temps, mais on reprend tout de même la route vers Genève. Avant de parvenir sur place, nous nous arrêtons une seconde fois. Entretemps, nous sommes agréablement surpris par le confort et les performances de l’Audi Q4 e-Tron. Le confort de conduite est remarquable, avec une bonne isolation acoustique, un amortissement efficace et des sièges bien conçus. La voiture n’est pas particulièrement agile, mais elle est plaisante à conduire, malgré un bruit de vent un peu trop présent pour un véhicule premium à plus de 50 000 euros.
Après plusieurs kilomètres, nous constatons une consommation toujours élevée à 26 kWh/100 km et décidons de faire notre deuxième recharge suivant les conseils du planificateur. Etonnamment, l’itinéraire nous fait sortir de l’autoroute. Naïvement, on suit les indications et on constate que, contre toute attente, notre Q4 nous guide jusqu’à une concession… BMW, située à Mâcon. Surprenant ! Après ce moment cocasse, nous essayons de brancher la voiture, mais en vain, malgré les trois cartes de recharge dont une fournie par Audi. Il est regrettable que le planificateur nous ait recommandé une borne de recharge non fonctionnelle. Malgré une batterie à seulement 28 %, nous sommes contraints de reprendre la route pour chercher un autre point de recharge. Finalement, à l’aire de repos suivante, équipée de bornes de recharge rapide, nous trouvons notre « graal », juste à temps alors que nous n’avions plus que 14 % d’autonomie, soit environ 40 km.
Malgré cet incident, nous arrivons à Genève. Premières conclusions : il faut prévoir une heure de recharge, le planificateur a rallongé le trajet de 10 minutes et nous a fait quelques surprises. Après une visite du salon de Genève, nous entamons notre retour.
Sur le chemin du retour, le planificateur nous propose une nouvelle fois de sortir de l’autoroute. Par curiosité, nous suivons son conseil et réalisons qu’il souhaite que nous rechargions notre véhicule sur une aire de covoiturage équipée seulement d’une borne de 22 kW. Hors de question pour nous de nous arrêter ici. Nous continuons et tombons sur une aire équipée de bornes rapides à peine 10 km plus loin. Malgré cette bonne nouvelle, un message d’alerte apparaît sur l’écran de bord : « erreur d’entraînement moteur électrique ». Malgré ce message, la voiture roule sans problème. Nous décidons alors de nous arrêter pour recharger, mais c’est plus facile à dire qu’à faire. Ainsi, la première tentative échoue. Pas de panique, nous essayons une autre borne, mais cela ne fonctionne toujours pas, et chaque nouvel essai s’avère infructueux, même sur une borne de moindre puissance. Il semble que le problème qui s’est posé soit plus sérieux.
Avant de contacter une assistance, nous consultons le constructeur Audi. Deux solutions possibles s’offrent à nous : bloquez la voiture et attendez 15 minutes, ou déconnectez la batterie. Pour cette seconde option, nous aurions besoin d’une clé de 10 pour déconnecter le neutre, ce que nous n’avons pas. Heureusement, nous sommes à une station-service. Pourtant, lorsque nous demandons de l’aide au personnel, la réponse est pour le moins surprenante : « nous avons plus à manger qu’à réparer ». Bon. Il nous faut donc trouver une autre solution. Nous nous adressons à un routier stationné sur le parking, selon le dicton populaire, les routiers sont sympas et nous avons pu le vérifier : il nous prête sa clé de 10. Après un peu de bricolage, nous débranchons la batterie du véhicule, attendons un peu et la rebranchons. Miracle, ça marche ! Après une heure de galère, le véhicule remarche, mais il nous faut encore 30 minutes de recharge. La fin du voyage se passe sans histoire, si ce n’est une recharge supplémentaire.
Finalement, une fois de retour à Paris, nous pouvons tirer un bilan. L’Audi Q4 e-Tron s’est avérée être un bon compagnon de route, confortable, spacieuse, bien finie et pratique, notamment dans sa configuration Sportback. Cependant, son bilan est terni par des bugs électroniques et une consommation d’énergie trop élevée de 25,5 kWh, qui réduisent son autonomie à 300 km seulement dans ces conditions. Nous passerons sous silence l’incident qui nous a immobilisés pendant une heure, car cela peut arriver à n’importe quelle voiture, même si notre Q4 n’avait que 2 500 km au compteur. En conclusion, prévoyez deux arrêts pour chaque trajet.
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