Les freins à la transition vers les véhicules électriques
De nombreuses institutions et professions ralentissent le passage à la mobilité électrique, parfois sans intentions malveillantes.
Nous sommes parfois grognons ici et force est de reconnaître que les informations et discours sur les voitures électriques peuvent parfois nous irritent. Entre les fausses informations entretenues par les détracteurs des VE, la mauvaise foi, la méconnaissance du sujet et la résistance au changement, encourager la transition vers l’électrique peut devenir un véritable défi.
Particulièrement lorsque certaines entreprises et professions semblent conspirer pour détourner les consommateurs des véhicules électriques, voire les dissuader. Le pire est qu’elles le font probablement sans mauvaises intentions, mais simplement parce que le timing n’est pas le bon et que la voiture électrique peut sembler aller à l’encontre de leurs intérêts immédiats.
Les loueurs se précipitent sans réfléchir
De grands loueurs ont décidé précipitamment de convertir leur flotte en véhicules électriques, sans réaliser au préalable des études de marché sérieuses. Résultat, ils font volte-face et se débarrassent à bas prix de leurs Tesla et autres Polestar. Ces annonces non seulement effraient leurs clients, mais envoient un message négatif,pensant que les voitures électriques sont coûteuses, difficiles à entretenir et se revendent mal. Cette attitude risque de dissuader ceux qui envisageaient de passer à l’électrique. Une approche plus progressive, avec un vrai plan et de la pédagogie, aurait pu être plus bénéfique.
En parlant des loueurs, on pense également aux sociétés de leasing qui financent les véhicules en LOA ou LLD. En 2023, 58% des voitures neuves achetées en France étaient en location de longue durée ou en location avec option d’achat. Cependant, l’électrique ne semble plus être une priorité pour ces sociétés, selon une étude récente de Transport & Environment. La fixation des loyers sur les voitures électriques entraîne une prime de risque due à l’incertitude sur la valeur de revente, décourageant ainsi les clients. Cette attitude freine le développement des véhicules électriques.
Les assureurs sont inquiets
Les compagnies d’assurance ne sont pas non plus très enthousiastes. Si elles étaient généreuses il y a quelques années avec des tarifs préférentiels pour les conducteurs de véhicules électriques, la réalité actuelle est différente. Certaines compagnies augmentent les primes au motif que les réparations sur les véhicules électriques sont plus coûteuses voire irréparables. Une généralisation qui n’est pas toujours justifiée mais arrange bien les assureurs.
Les autres acteurs qui compliquent la transition
Les opérateurs de recharge font également partie des éléments freinant la transition. Le taux de disponibilité des bornes de recharge laisse parfois à désirer, ce qui suscite de l’inquiétude chez les conducteurs en voyage. Les syndics de copropriétés tardent à mettre en place des infrastructures de recharge, rendant difficile pour les résidents de passer à l’électrique. Les concessionnaires automobiles dirigent parfois les clients vers des modèles hybrides ou thermiques, dissuadant ainsi certains d’opter pour l’électrique.
Cette accumulation de freins, qu’ils soient intentionnels ou non, crée des hésitations chez les consommateurs et les constructeurs, alors que la date butoir de 2035 approche. Il est temps de reconnaître que, malgré ses imperfections, la voiture électrique est l’avenir de l’automobile.
